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164 LES RELATIONS DES jAsUITES [Vol. 44
Nous nous reconnufmes encore plus obligez k
remercier Dieu d'vne prote(5tion fi particuliere fur
nous, lors qu'eflant arriuez k Quebec, nous auons
appris de diuers endroits, tant de quelques Hurons
venus d'Anniegu6, ou ils eftoiet captifs, que de
quelques-autres [15] venus d'Onnontagu6; que
le deffein des Onnontagueronnons auoit efte de
maffacrer tous nos Frangois, d6s lors qu'ils arriuerent
en leur pais Tannic 1656. mais que I'execution en
auoit efte differ^e iufques k I'ann^e fuiuante, apr^s
que les Hurons y auroient efte attirez par noftre
moyen, fur lef quels Ton deuoit exercer la mefme
cruaut6: en forte que tout le bon accueil que Ton
auoit fait k nos Peres & h. nos Frangois depuis leur
arriuee k Onnontague, n'auoit efte qu'vne fuite de ce
deffein perfide, & vne fourbe des Anciens & des
Capitaines Iroquois, qui
conduifoient fecretement
cette trahifon, dans I'efperance qu'ils auoient, que li
nous eftions fatisfaits de leur procede, les Hurons
reftez ^ Quebec, croiroient qu'il n'y auoit rien k
craindre pour eux ^ Onnontague, & que pour lors y
montant fur cette creance. Ton feroit les femmes & les
enfans captifs, & Ton maffacreroit les hommes. C'eft
ce qui fut execute cruellement fur nos bons Chreftiens
Hurons, qui montoient auec nous ^ Onnontagu6, le
troifi6me iour [16] d'Aouft de I'ann^e derniere 1657.
Que fi pour lors nous ne fufmes pas enueloppez
dans ce cruel maffacre, ce fut vne prouidence de
Dieu, en ce qu'il y auoit cinquante Onnontagueronnons
qui eftoient defcendus ^ Quebec, pour y aller
querir le refte des Hurons qui n' auoient pas voulu
monter auec nous, ayant preffenty le malheur qui
nous arriua. Ces cinquante Onnontagueronnons