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218 LES RELATIONS DES /^SUITES [Vol.44
bilitez qia'ils
mon arriuee
en ont, ne font pas
k [57] Agniegue, il
petites. Depuis
y a tantoft cinq
mois, il s'eft fait k Montreal vn maffacre de trois de
leurs principaux habitans, les dienelures de deux
furent enleuez, & la tefte du troifi6me. On a veu ^
Kebec, & aux trois Riuieres, des bandes des guerriers
Iroquois, qui marclioient, difoient-ils, contre
r Algonquin. Dans ce doute Monfieur Daillebouft
iugea, qu'il eftoit du mieux d'en mettre vn bon
nombre aux fers, qui y font encore depuis cinq ou
fix mois.
Cette detention ma penf6 caufer la mort, & me
voicy auiourd'huy auec les Hollandois, k la veille de
me letter dans vne barque, qu'ils equippent pour
Kebec. De fait on me donne auis de tons pleins
d'endroits, que 1' Agneronnon ne m'a veu qu'k regret
dans fon pais, oil i'affiftois nos Hurons Chrefliens,
depuis I'emprifonnement de fes gens.
Au refle nos pauures Algonquins, & d'enhaut &
d'embas, courent auiourd'buy rifque d'eftre tous
d^truits, fl Dieu n'y met la main: car 1' Iroquois ioue
de fon refte. II a quitt6 fon pais [58] pour Taller
exterminer: vne partie eft en campagne depuis deux
mois, 8c ne doit eftre de retour qu'k I'Automne prochain.
Son deflein eft d'enleuer la grande Bourgade
des Hurons, & des Algonquins, oh. le defunt P. Gar-
reau montoit, pour y faire vne belle Miffion. L' autre
bande partit des mon arriuee en leur pais, ^ deflein
d'aller renuerfer tout ce qu'elle rencontrera foit au
Sagne, foit k Tadoullac.
Eft-il poffible qu'vne petite poignee de mutins,
mette fi long-temps vne barriere fatale a la propagation
du faint Euangile? & qu'ils fappent la fubfiftance