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30 LES RELA TIONS DES J^SUITES [Vol. 44
k aucun de ceux qui compofent cette Ambaffade. Et
vous Arbres [173] cbargez d'ann6es, & que la vieil-
lelTe doit bien-toft ietter par terre, fufpendez voflre
cheute, & n'enuelopez pas dans voflre ruine ceux qui
vont empefcher la ruine des Prouinces & des Nations.
II fit auffi vne harangue de complimens aux femmes
qui portoient les prouifions du voyage, loiiant leur
courage & leur conftance.
A leur arriu6e au Bourg apres les harangues & les
complimens de part & d'autre, on les fit entrer dans
les cabanes qui leur auoient efte deftin^es; ou on
eft vne
leur dit d'abord, que I'Onnonhouaroia, qui
efpece de Carnaual parmy ces peuples, empefchoit
qu'on ne peuft leur prefenter quelque chofe k man-
ger, & qu'on tafcheroit d'abreger cette ceremonie en
leur faueur: ce qu'on fit bien-toft apres, les Anciens
ayant obtenu qu'on la remift ^ vn autre temps.
Le premier iour fe paffa k receuoir les vifites des
anciens Chreftiens Hurons, & les ciuilitez des Onnei-
outhronnons, qui repetoient fouuent ce compliment
aux Francois. O mes Peres que vous [174] auez pris
de peine de venir voir vos enfans! lis firent &
receurent ce mefme iour diuers petits pref ens de peu
d 'importance, & qui ne fe faifoient qu'entre des
particuliers.
Le iour fuiuant eft ant deftin6 aux prefents folen-
nels, le Pere qui portoit la parole, en eftala vingt,
adiouftant 1' explication ^ chacun, fur tout aux trois
plus beaux, dont I'vn fe faifoit pour adopter les
Onneioutbronnons pour enfans d'Onnontio, & les
deux autres pour les inftruire de la Foy. Ce fut k
lors que le Pere leur expliqua nos myfteres, les ex-
bortant k reconnoiftre la belle lumiere de I'Euangile