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314 LES RELATIONS DES /^SUITES [Vol.44
Enfin, voyant que rien ne paroifToit, que tout rou-
loit en leur pais k 1' ordinaire, ils enuoient de leurs
troupes vers les Frangois, les vnes en guerre & les
autres comme des AmbafTadeurs, pour fgauoir des
nouuelles de leurs hoftes, & pour tafcher de retirer
de nos mains leurs compatriotes mis aux fers.
I'apprends que ceux qui font venus en armes, ont
eft^ mal traitez, & qu'on a retenu ces feints Ambaffa-
deurs. Nous fgaurons vne autre annee le d6tail [134]
de tous ces rencontres & de toutes ces intrigues. le
ne dis feulement qu'en pafTant & en gros, ce que i'ay
apris de ceux qui font retournez
monde par les derniers vaiifeaux.
de ce nouueau
Ils adiouftent, qu'il court vn bruit dans ce pais 1^,
que tous les Europeans qui habitent cette longue
coflequi regne depuis TAcadie iufques ^ laVirginie,
irritez contre les Iroquois ennemis communs de
toutes les Nations, fe veulent Her enfemble pour les
vult Deus mortem peccatoris, fed magis vt
detruire : Non
conuertatur & viuat. le ne fouhaitte pas la ruine de
ce peuple, mais bien fa conuerfion.
On m'affeure encore qu'il y a quantity d'Agneron-
nons, d'Onnontagueronnons, d'Oneiotchronnons prifonniers
k Kebec, aux trois Riuieres & ^ Montreal.
Que ces peuples viennent de tous coftez folliciter
Monf. le Vicomte d'Argengon Gouuerneur du pais,
de les mettre en liberte : & comme il eft homme fage
& prudent, on dit qu'il ne veut point lafcher prife,
que ces Barbares n'amenent les enfans [135] des principaux
du pais, qu'on tiendra dans des Seminaires
bien fermez, qu'on 61euera en la foy Chreftienne, &
qui feruiront d'hoftages aux Frangois, contre les
courfes & contre les entreprifes de ces Barbares,,
qui n'ont autre loy que celle de leur intereft.