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238 LES RELA TIONS DES jASUITES [Vol. 44
verrez auffi les nouneaux chemins, pour aller ^ la met
du Nord par Tadouffac, par les Trois Riuieres, & par
les Nipifiriniens, auec la diflance des lieux, felon
les iournees que les Sauuages ont faites, que ie mets
^ quinze lieues par iour, en defcendant, k caufe de la
rapidity des eaux, & k fept on huit lieues en
montant. I'ay trace ces cliemins, fuiuant le Rhun
de vent, que les Sauuages ont marque eux-mefmes,
toufiours entre le Nord-Oueft, & TOueft, ou I'Oueft
quart de Sur-Oueft, fort pen droit au Nord.
Vous verrez de plus les noms des principales
Nations, que i'ay marquees dans la Topographie que
ie vous enuoie, les defignant par vne feule cabane.
Toutes ces Nations font fixes, & bien peupl6es, &
parlent toutes ou franc Algonquin, ou franc [74]
Montagnais, ou franc Abnaquiois : quelques-vns font
vn melange de ces trois langues, qui ont beaucoup
de rapport entre elles : fi bien que toutes ces MilTions
fe peuuent appeller les Miffions Algonquines, pource
que celuy qui fgaura la langue Algonquine, les
entendra bien-toft, & facilement. Dieu m'a donne
vne pallable connoifTance de ces trois langues. Di-
fons deux mots de ces chemins, & de ces Nations.
CHEMINS A LA MER DU NORD.
LE premier chemin k la mer du Nord, partant de
Tadouffac, tire quafi au Nord. En voicy la
route. II faut monter par le fieuue du Sagne, qui fe
d6gorge dans le grand
fieuue de S. Laurens k Ta-
doufl^ac, & voguer iufques au lac nomme Piouakoua-
mi, diftant de Tadouffac, en droite ligne, enuiron
quarante lieues. Les Sauuages emploient cinq iour-