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46 LES RELA TIONS DES /^SUITES [Vol. 44
reuiennent des habitations des Hollandois. Mais
fans aller li loin : la piete qui regne ici parmi les
Francois, qui nous y ont accompagne,
a donn6 de la
piet6 & de 1' inclination pour la Foy h. plufieurs Iro-
quois, qui nous I'ont depuis auou6: en forte [185]
qu'vne bonne Chreftienne difoit il y a peu de temps:
quel contentement deuons-nous efperer dans le del
de la veue de Dieu & des Bien-beureux, puis que nous
reffentons tant de ioye, voyant la piete des Frangois!
Noftre lltuation au centre de ces Nations eft fort
aduantageufe pour la conuerfion des Sauuages, tant
h. caufe des Mifllons qui fe peuuent facilement faire
de Ik dans les Prouinces voifines, qu'k caufe du grand
abord de paffans, qui rendent incelfamment ce lieu
fort peupl6. Ceux qui n'ont pas encore la bardie ffe
de fe declarer Chreftiens cbez eux, y viennent faire
leur apprentiffage des vertus & des deuoirs d'vn
Chreflien, ils ne manquent pas de moyens pour
le bien faire; puis qu'on y fait tous les iours le
Catecbifme commun k tout le monde, les prieres, les
ceremonies de I'Eglife, les Inftrudtions publiques;
& on y prefcbe les Fefles en Iroquois.
II y a de bons Hurons qui viennent en ce lieu de
trente & de quarante lieues loing pour fe renouueller,
& reprendre leur ancien efprit de ferueur, tant par
[186] les inftrudtions qu'ils y regoiuent, que par
I'exemple des Frangois & des Iroquois conuertis. II
y en a mefme qui s'y arreftent le plus long-temps
qu'ils peuuent, pour auoir part k nos aumofnes fpirituelles
& corporelles; du nombre def quels font de
pauures efclaues, dont la Foy a efte bien eprouu6e
par les miferes qu'ils ont fouffertes; qui efperent
que la liberality & la charit6 des Frangois fera aflez