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222 LES RELA TIONS DES /^SUITES [Vol. 44
promirent qu'on verroit au Printemps Ondefonk.
En effet, il aborda k Montreal, fur la fin du mois de
May. Les Agneronnons, qui le conduifoient, aiant
affeur6 Monfieur de Maifonneufue, que fes compatriotes
n'auoient point rompu la paix auec les Fran-
9ois, il relafcha h. leur priere, & k celle du Pere,
deux Agneronnons, qu'il auoit arreftez depuis peu.
Paffant aux Trois Riuieres, le Gouuerneur de la
place les fit embarquer dans vne chalouppe, auec
cinq Agneronnons, qu'ils
Monfieur Dailleboufl.
amenoient k Kebec a
Aufii-tofl on conuoqua vne afTemblee de Frangois
& de Sauuages nos Alliez, pour entendre ces nouueaux
MefTagers ou AmbafTadeurs. Ceux qui s'y
trouuerent, s'eflant glifTez en bon nombre, de la
Sale du Cbafleau, ou du Fort, dans vne gallerie qui
regarde fur le grand Fleuue; cette gallerie eftant
bien caduque, ne fe trouua pas [6i] aflez forte pour
foutenir tant de monde, fi bien qu'elle rompit, &
tons les Frangois, & les Sauuages, les libres & les
captifs, fe trouuerent pefle-mefle bors du Fort, fans
auoir paffe par la porte: perfonne, Dieu mercy, ne
fut notablement endommag^. Chacun eftant rentr6,
les harangues & les prefens fe firent k T ordinaire,
le n'en ay point fceu le detail, les memoires ne font
pas venus iufques a moy. On m'a feulement dit,
que la conclufion de ce Confeil fut, que ceux qui
auoient amene le Pere le Moine, nomm6 par les
Sauuages Ondefonk, s'en retourneroient en leurs pais
auec des prefens, & auec quelques prifonniers, pour
inuiter les Anciens a venir voir Onontio, afin de
conclure vne paix generale, & vniuerfelle entre toutes
les Nations. Qu'en attandant cela, on retiendroit