Bonjour de Corée

26 _ Bonjour de Corrée
naient les hauts fonctionnaires, les médecins, les hommes de loi et les
artistes. La classe la plus nombreuse était celle des sangmin, des roturiers :
paysans, marchands et artisans. Enfin, au bas de l'échelle sociale, les
cheonmin : serviteurs, domestiques et esclaves, considérés comme des
parias.
Sous le règne du roi Sejong (règne : 1418-50), quatrième monarque de
la dynastie, la Corée connut un rayonnement culturel et artistique sans
précédent. C'est à cette époque que fut créé l'alphabet coréen, le hangeul,
et que de nombreuses inventions et d'idées nouvelles virent le jour dans
les domaines de l'administration, de l'économie, des sciences humaines,
de la musique et de la médecine.
À la fin du XVI e siècle, les Japonais et le seigneur de guerre Toyotomi
Hideyoshi, sur le point d'envahir la Chine, déferlèrent sur Joseon. Presque
toute la péninsule fut dévastée et pillée. De nombreux trésors furent
emmenés au Japon, ainsi que des artisans, en particulier les potiers, grâce
auxquels la céramique japonaise prit son essor.
Des patriotes coréens opposèrent cependant une résistance farouche à
l'envahisseur nippon, comme l'amiral Yi Sun-sin qui coupa les lignes de
ravitaillement ennemies au cours d'une bataille décisive. À la mort de
Hideyoshi, les Japonais se retirèrent. La guerre prit fin en 1598, laissant
un pays en ruine.
En 1627 et 1636, ce fut au tour des Mandchous d'envahir la péninsule.
Ils eurent même plus tard raison des Ming, en Chine, et y établirent la
dynastie des Ching (1644-1911). À la même époque, en Corée, le mouvement
Silhak – «École des sciences pratiques›› – vit le jour grâce aux plus
libéraux des lettrés officiels, désireux de construire un État moderne. Ils
proposaient de réformer l'agriculture et les moyens de production du pays
tout en réorganisant le système de partage des terres. Malheureusement,
ces individus éclairés avaient très peu de pouvoir : ils échouèrent dans
leur tentative de diffuser leurs idées auprès du gouvernement conservateur.
La Corée demeura alors un «royaume ermite››, imperméable à tout ce
que pouvait proposer l'Occident : les idées, la technologie, les relations
diplomatiques et commerciales. Il en résulta une incapacité à faire face