Bonjour de Corée

Le hanbok
(habit traditionnel coréen)
Il constitue finalement pour les étrangers le
témoignage le plus vivant et le plus accessible
de la tradition coréenne : on peut même en voir
dans les vitrines de certains magasins parisiens
! Le hanbok peut être confectionné à partir de
différents matériaux et présenter des couleurs
variées, selon l'âge de la personne qui le porte
et selon le type de cérémonie auquel elle
assiste.
Les jeunes filles portent des jupes (chima)
rouge vif et des vestes (jeogori) jaunes aux
manches multicolores, vestes qu'elles
porteront vertes une fois mariées. Les femmes
plus âgées sont en revanche plus libres quant
au choix du matériau et des couleurs ; leur hanbok
est en général orné de brocart pour les
grandes occasions. Qu'on soit homme ou
femme, le hanbok porté l'hiver est en soie
épaisse ou en satin, alors que celui que l'on
met pendant les saisons chaudes est taillé dans
une soie plus légère.
Influencés par les Chinois de la dynastie
Tang, les aristocrates coréens portaient des
pantalons bouffants et des vestes fermées par
des cordons. Leurs femmes, elles, jusqu'à la fin
des Trois Royaumes, mettaient de longues
jupes et des vestes amples leur tombant sur les
hanches. Plus tard, sous l'influence des
Mongols, elles portèrent des vestes plus courtes
et des jupes, toujours aussi longues,
remontant très haut au-dessus de la taille. Aux
alentours du XV e siècle, la jupe se portait
encore plus haut, jusque sous les bras, et la
veste fut de nouveau raccourcie pour donner à
peu près l'apparence définitive du hanbok.
La beauté du hanbok de la femme se juge
d'après ses courbes, notamment celles des
manches, et la forme du col blanc.
L'habit traditionnel coréen n'est pas complet
sans les accessoires. Les dames de l'aristocratie
de Joseon passaient des centaines
d'heures à broder des rubans pour leur coiffure,
des bourses en soie (bokjumeoni) – pour
elles ou leurs maris – ou encore des norigae.
Les norigae sont des ornements que les
femmes accrochaient au ruban d'attache de
leur veste. Le corps du norigae pouvait être un
bijou (métal précieux, pierre fine...) ou un petit
couteau ; il était attaché à des franges multicolores
et surmonté d'une boucle.
Les accessoires des hommes de la noblesse
était essentiellement le gat – chapeau noir en
crin de cheval porté du commencement de la
période Silla jusqu'au début de ce siècle – et la
corde de soie qui leur ceignait la taille. De nos
jours, excepté à l'occasion de certaines
cérémonies, les hommes ne portent plus ces
accessoires avec leur hanbok.
En fait, les citadins ne revêtent plus l'habit
traditionnel qu'à l'occasion des mariages, du
Nouvel An lunaire et de certains anniversaires.
Il reste toutefois possible de voir dans la rue
ou le métro des personnes âgées en hanbok.
On observerait même, grâce à certains
créateurs, à un regain de faveur de cet habit
traditionnel : les hommes en particulier
apprécient les hanbok modernes, plus confortables
et plus faciles à entretenir.
39 _ La culture