Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

84 Art. 17. Aëria
Art. 17. Aëria
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remarqué (4), et d’Anville a répété la même
chose en le citant (5). Ortélius nomme d’autres
auteurs qui veulent aussi que ce soit Grenoble;
mais Grenoble est à l’extrémité des Allobroges,
et non dans le pays des Cavares où Strabon
place Aëria (1), avec Avignon et Orange. Aëria
ne peut donc être Vaison, et ces deux premières
conjectures sont certainement mal fondées.
Fantoni croit que cette ville fut détruite par
les armes des Allemans, sous l’empire de Gallien,
ou par celles des Vandales, l’an 407 de
l’ère chrétienne, sous l’empire d’Honorius ; et
après avoir affirmé ce fait une première fois (2),
le répète en deux autres endroits de son ouvrage
(3). Il ajoute que si quelqu’autre lieu lui a été
substitué sous un nouveau nom, ainsi que l’ont
soupçonné des géographes modernes, il est de
l’avis de ceux qui opinent pour Mornas, château
fort d’environ deux cens maisons sur le Rhône,
comme plus conforme à la description qu’en
(1) Cellarius, t. 1, p. 243.
(2) Istoria d’Avignone, t. I, p. 89,1. I, c. 14, n°.6.
(3) Id. Livre 2, ch. 3, n°.21; et 1. 2, c. 4, n°. 12.
(4) Id. t, I, p. 89.
fait Strabon (4). Mornas est à la vérité au delà
d’Orange et d’Avignon, comme semble l’exiger
le texte de Strabon. L’église des Pénitens
blancs y est remarquable par quelques pilastres
de marbre que l’on y voit, ainsi que des corniches
singulières, des bas-reliefs peu communs,
et surtout par une espèce de tombeau sur lequel
on voit la tête d’un lion, et au dessous la figure
d’un homme avec les cheveux longs. C’est à
Mornas que les protestans commirent les plus
grandes cruautés dans le tems des guerres civiles
de religion. Ils firent précipiter plusieurs des habitans,
avec la garnison catholique, du haut du
château dans des précipices. Ce château dont il
ne reste plus aujourd’hui que des mazures, était
bâti sur un rocher fort élevé et très-escarpé, au
levant et au nord du bourg qu’il dominait. Mornas
est d’ailleurs situé dans le diocèse d’Orange
(1), ce qui donne lieu de croire que la rivière
d’Eygues, de l’autre côté de laquelle il est placé
par rapport à Orange, ne servait pas de limites
(1) Dictionnaire géographique de la France, par Expilly.
Amsterdam et Paris 1766, t. 4, p. 907. art. Mornas.