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120 Art. 22. Passage du Rhône<br />

Art. 22. Passage du Rhône<br />

121<br />

nage, et pour <strong>ce</strong>la un homme sur le derrière des<br />

bate<strong>au</strong>x en tenait par la bride trois ou quatre<br />

de chaque côté. Par <strong>ce</strong> moyen, dès le premier<br />

passage, on en jeta un assez grand nombre sur<br />

l’<strong>au</strong>tre bord. A <strong>ce</strong>t aspect, les Barbares sortent<br />

en foule et sans ordre, de leurs retranchemens,<br />

persuadés qu’il leur serait aisé d’arrêter les Carthaginois<br />

à la des<strong>ce</strong>nte. Cependant Annibal voit<br />

sur l’<strong>au</strong>tre bord une fumée s’élever ; c’était le signal<br />

que devaient donner <strong>ce</strong>ux qui étaient passés<br />

les premiers, lorsqu’ils seraient près des ennemis.<br />

Il commanda sur-le-champ que l’on se mît<br />

sur la rivière, donnant ordre à <strong>ce</strong>ux qui étaient<br />

sur les plus grands bate<strong>au</strong>x de se raidir tant<br />

qu’ils pourraient contre la rapidité du fleuve. On<br />

vit alors le spectacle du monde le plus effrayant<br />

et le plus capable d’inspirer la terreur. Sur les<br />

bate<strong>au</strong>x ; les uns s’encourageaient mutuellement<br />

avec de grands cris, les <strong>au</strong>tres luttaient, pour<br />

ainsi dire, contre la violen<strong>ce</strong> des flots. Les Carthaginois<br />

restés sur le bord, animaient par des<br />

cris leurs compagnons ; les Barbares sur l’<strong>au</strong>tre<br />

bord demandaient à combattre,en fesant des hurlemens<br />

affreux. En même tems les Carthaginois,<br />

qui étaient de l’<strong>au</strong>tre côté du fleuve, fondant<br />

tout d’un coup sur les Barbares, les uns mettent<br />

le feu <strong>au</strong> camp, les <strong>au</strong>tres en plus grand nombre<br />

chargent <strong>ce</strong>ux qui gardaient le passage. Les Barbares<br />

sont effrayés, une partie court <strong>au</strong>x tentes<br />

pour arrêter l’in<strong>ce</strong>ndie, le reste se défend contre<br />

l’ennemi. Annibal animé par le succès, à mesure<br />

que ses gens débarquaient, les range en bataille,<br />

les exhorte à bien faire, et les mène <strong>au</strong>x ennemis,<br />

qui épouvantés et déja mis en désordre par<br />

un événement si imprévu, furent tout d’un coup<br />

enfoncés et obligés de prendre la fuite (1) ».<br />

On peut voir dans les Commentaires du chevalier<br />

Folard sur Polibe, combien <strong>ce</strong> passage est<br />

digne d’admiration <strong>au</strong>x ieux des militaires capables<br />

d’en bien juger. Ces détails n’entrent pas<br />

dans mon plan. Je me contenterai de rapporter<br />

ici l’opinion de <strong>ce</strong>t ex<strong>ce</strong>llent commentateur sur<br />

le lieu où <strong>ce</strong> grand événement se passa (2).<br />

(1) Polibe, liv. 3, chap. 8.<br />

(2) Abrégé des Commentaires de M. de Folard sur Polybe.<br />

Paris 1754 t t. 3 p. 44 et 45,

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