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200 Art. 39. Observations<br />
de M. de Mandajors. 201<br />
Polibe ajoute qu’Annibal fut accompagné<br />
jusqu’<strong>au</strong> pié des Alpes par l’aîné de deux frères<br />
qu’il trouva armés dans <strong>ce</strong>tte île ; et qu’après le<br />
départ de <strong>ce</strong> prin<strong>ce</strong>, Annibal fut attaqué par les<br />
plus petits chefs des Allobroges.<br />
M. de Mandajors tire de <strong>ce</strong> récit des conséquen<strong>ce</strong>s<br />
favorables <strong>au</strong> sentiment de Cluvier.<br />
1°. Qu’il suffit de jeter les ieux sur la carte,<br />
pour s’aper<strong>ce</strong>voir que la partie du D<strong>au</strong>phiné renfermée<br />
entre le Rhône et l’Isère, est plus semblable<br />
<strong>au</strong> Delta, que le pays embrassé par le<br />
Rhône et par la Saône.<br />
2°. Que Polibe ne désigne <strong>ce</strong>ux qui attaquèrent<br />
Annibal <strong>au</strong> pié des Alpes, par le titre de<br />
petits chefs des Allobroges, qu’en les comparant<br />
<strong>au</strong>x deux frères qui se disputaient le roy<strong>au</strong>me, et<br />
qui selon Tite-Live, étaient Allobroges, et non<br />
entre le Rhône et la Saône, où les Ségusiens<br />
habitaient.<br />
M. de Mandajors finit en observant que si<br />
Annibal avait marché jusqu’<strong>au</strong> pays des Ségusiens,<br />
il <strong>au</strong>rait passé trois fois le Rhône avant<br />
d’arriver <strong>au</strong> pié des Alpes, et qu’il ne se serait<br />
point approché des Vocon<strong>ce</strong>s ni des Tricoriens<br />
qu’il trouva sur sa route, selon Tite-Live, Silius<br />
Italicus et Ammien-Mar<strong>ce</strong>llin.<br />
On ne nous <strong>au</strong>rait pas pardonné d’employer<br />
ici l’<strong>au</strong>torité de Plutarque, et de sa vie d’Annibal,<br />
après <strong>ce</strong> que nous en avons dit dans l’article<br />
précédent.<br />
§. 8. Reflexions sur l’opinion de M.de<br />
Mandajors.<br />
Art. 40. M. de Mandajors triomphe sans<br />
peine de l’opinion de <strong>ce</strong>ux qui ont fait remonter<br />
Annibal jusqu’à Lion en quatre jours. Elle<br />
est évidemment contraire <strong>au</strong> texte de tous les<br />
historiens anciens dont le témoignage est bien<br />
préférable à tous égards, à <strong>ce</strong>lui que l’on peut<br />
tirer d’une tradition confuse telle que <strong>ce</strong>lle qui<br />
fait passer Annibal dans la terre du Passage en<br />
D<strong>au</strong>phiné (1), sur la route qui mène de Lion en<br />
Italie (2). Cette dernière tradition ne méritait<br />
pas d’être insérée dans une collection telle que<br />
<strong>ce</strong>lle des Mémoires de l’académie des Inscriptions,<br />
où l’on venait de pla<strong>ce</strong>r les observations<br />
(1) Histoire de l’académie des Inscriptions. Paris 1736,<br />
t. 9, p. 156.<br />
(2) Dictionnaire géographique des G<strong>au</strong>les. Amster- dam<br />
et Paris 1768 t. 5 p. 583. art. Passage.