Télécharger/lire ce livre au format pdf - Entrechaux

42 Art. 6. Vaison
Art. 7. Cavaillon 43
Rhône étaient les seules qui eussent dû recevoir
le nom d’iôn, et que cette dénomination réunissait
les deux avantages de désigner une hauteur
en langue celtique, et une ville ionienne ou
phocéenne en grec, ce qui l’avait fait adopter
généralement.
Art. 7. Strabon n’écrit pas Cabelliôn, mais
Caballiôn (1) ou plutôt Cabaliôn (2), et il est
facile de retrouver ce nom de Cabel ou Cabal,
dans celui de Caulon, que porte aujourd’hui la
rivière qui se jette dans la Durance auprès de
Cavaillon. Ce nom de Cabal que la rivière a
dû recevoir avant la ville, parce que les peuples
sauvages donnent des noms aux rivières avant
de construire des villes, vient des belles plaines
situées auprès de Cavaillon, où l’on nourrissait
des chevaux.
En effet le mot cabal (3) est la racine celtique
du mot latin caballus qui, dans Isidore, Papias,
Ugution, Ébrard, signifie cheval. Cet animal est
(1) Cellarius, t. I, p. 242.
(2) Strabo. Lipsiæ, 1798, t. 2, pag. 25, liv. 4, chap. I,
§.11
(3) Mémoires sur la langue Celtique, par Bullet Besançon
1754, t. 1, p. 241. art. Cabal.
ainsi nommé, disent ces auteurs, de ce qu’il
creuse la terre avec le pié ; car cab, ajoutentils,
signifie creuser. Dans un glossaire manuscrit,
et dans un manuscrit d’Isidore, on lit caballus,
cabo, cheval; cabo, caballus, qui fait du bruit
avec le pié, cheval. Dans Papias, on lit cabo,
cheval coupé. Ces paroles de Papias, me font
croire que caballus, cabo, ont originairement signifié
cheval coupé (1): En effet le mot cabon
signifie chapon en bas-breton et en irlandais ;
cabun en ancien saxon ; capon en espagnol et
en anglais, kapphan ou capaun en allemand ; kapoen
en flamand; kapaun en bohêmien; kaplun
en polonais; copun en esclavon ; kappan en hongrais
; cabyret en malais ; cabyry en Javanais ;
cappone en italien; chapon en français ; capo en
latin ; capon dans les gloses; kapon dans le grec
du moyen âge; chapon ; de cab ou cap, couper,
d’où est venu l’allemand kappen, couper (2).
Ces mots cabo, caballus, quoique servant
d’abord à désigner un cheval coupé, ont ensuite
(1) Memoires sur la langue Celtique par Bullet. Besançon
1754, t. I. p. 241. art. Caballus.
(2) Id. p. 242 art. Cabon