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176 Art. 34. Discours d’Annibal.
Art. 34. Discours d’Annibal 177
terres portanti, quid invium aut inexsuperabile
esse : Saguntum ut caperetur, quid per octo
menses periculi, quid laboris exhaustum esse;
Romam orbis terrarum caput petentibus, quicquam
adeò asperum atque arduum videri, quod
inceptum moretur? coepisse quondàm Gallos
ea, quae adiri posse Poenus desperet. Proinde
aut cederent animo atque virtute genti per eos
dies, toties ab se victæ, aut itineris finem sperent
campum interjacentem Tiberi ac moenibus
Romanis. — His adhortationibus incitatos
corpora curare, atque ad iter se parare jubet.
OBSERVATION.
Je donnerai encore ici une preuve de l’infériorité de l’édition
de Barbou, en observant qu’au lieu de dire avec l’ancienne
édition quarum alterum latus Italia sit, ainsi que je
l’écris ici p. 174, la nouvelle édition a préféré quarum altera
latus Italiae sit, dont le sens m’a paru bien moins beau.
qui touchent le ciel, ni que le genre humain
ne puisse atteindre. Les Alpes sont au contraire
habitées, cultivées ; elles engendrent, elles nourrissent
des animaux. Quelques hommes y passent
facilement; des armées ne pourraient-elles
les traverser? ces ambassadeurs que vous voyez
ici présens, n’ont pas eu besoin du secours des
ailes pour s’élever dans les airs et pour traverser
les Alpes. Leurs ancêtres ne sont pas indigènes,
ils sont venus d’ailleurs pour habiter l’Italie;
souvent ils ont passé ces mêmes Alpes sans
le moindre danger, en troupes nombreuses avec
leurs femmes et leurs enfans, comme font ceux
qui vont former de nouveaux établissemens. Et
un soldat armé qui n’est chargé que d’instrumens
militaires trouvera cette route difficile et
insurmontable pour lui ? Pour prendre Sagunte,
combien n’avons-nous pas bravé de périls et de
travaux pendant huit mois ? et lorsqu’il s’agit
d’aller à Rome, la capitale du monde, nous
craindrons quelques embarras, quelques difficultés,
pour achever ce que nous avons commencé
! Les Gaulois aurons pris ces mêmes pays où
les Carthaginois n’ auront pu aller ! Cédez donc