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22 Art. 5. Avignon, ville Celtique<br />
Art. 5. Avignon, ville Celtique 23<br />
d’abréviations, et <strong>au</strong>cune langue ne renferme un<br />
plus grand nombre de monosillabes, ou mots<br />
désignés par une seule sillabe (I). Castelvétro a<br />
fort bien observé que les Lombards, nés dans un<br />
pays froid, ont la prononciation courte, rude et<br />
tronquée, et que les nation plus septentrionales<br />
qu’eux, abondent <strong>au</strong>ssi davantage en consonnes,<br />
et en expressions monosillabiques. Le froid qui<br />
rend leurs nerfs plus raides et moins vifs, rend<br />
<strong>au</strong>ssi leur langue plus dure et plus abrégée (2).<br />
Borel publia le premier, en 1665, un Trésor des<br />
recherches et antiquités G<strong>au</strong>loises, que Ménage<br />
réimprima à la fin de son Dictionnaire étimologique,<br />
et que l’on consulte comme un répertoire<br />
estimé des vieux mots et des vieilles phrases<br />
de la langue française (3). Mais l’ouvrage le<br />
plus complet en <strong>ce</strong> genre, est le grand Diction-<br />
(1) Dissertation sur une nation de Celtes nommée Brigantes.<br />
1762, p. 44.<br />
(2) Raison, ou Idée de la poësie, ouvrage traduit de l’italien<br />
de Gravina, par Requier. Paris, 1755, t. 2, p. 64.<br />
(3) Nouve<strong>au</strong> dictionnaire historique. Caen, 1783 art. Borel.<br />
naire qui occupe les deux tiers des Mémoires<br />
sur la langue Celtique, par Bullet, professeur à<br />
Besançon, où son <strong>livre</strong> fut imprimé, en 1754, en<br />
trois volumes in-folio. C’est le fruit de trente<br />
années de recherches, et l’extrait de plus de <strong>ce</strong>nt<br />
dictionnaires, dont un grand nombre étaient manuscrits,<br />
et que l’<strong>au</strong>teur y cite avec exactitude<br />
(1). Notre ancienne académie des Inscriptions a<br />
déclaré que <strong>ce</strong>t ouvrage, fruit d’une érudition immense,<br />
serait désormais l’oracle <strong>au</strong>quel elle <strong>au</strong>rait<br />
recours pour l’explication des mots <strong>ce</strong>ltiques<br />
sur lesquels il survient souvent des disputes (2).<br />
Après <strong>ce</strong>tte courte digression sur la langue <strong>ce</strong>ltique,<br />
il est tems de revenir à la ville d’Avignon,<br />
et <strong>au</strong> fleuve qui l’arrose : un Bas-Breton observe<br />
que le nom du Rhône, rhodanos en grec, et rhodanus<br />
en latin, vient du <strong>ce</strong>ltique rhôdan, tourner<br />
(1) Mémoires sur la langue Celtique, par Bullet. Besançon,<br />
1754, t. I, à la fin de la préfa<strong>ce</strong>.<br />
(2) Id. derrière le titre du tome troisième. Besançon,<br />
1760.