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16 Art. 4. Vaucluse sous les Celtes
Art. 4. Vaucluse sous les Celtes 17
Grecs regardés alors comme modernes, c’est-àdire
de ceux qui étaient postérieurs à la guerre
de Troie.
Cette peuplade à laquelle les cinq géographes
que j’ai nommés à la fin de l’article précédent,
donnent le nom de Cavares (1), était sans doute
celtique. Suivant Bullet, ils durent ce nom aux
grandes lances qu’ils portaient. Car, dit-il, signifie
grand; et bar ou var, lance (2). Mais si
l’on réfléchit que les anciennes colonies viennent
des pays plus élevés, et que les colonies civilisées
auxquelles sont dûs beaucoup de noms
propres, viennent de la mer, on observera que
les premiers voyageurs ou émigrans qui sont
arrivés par mer dans le pays des Cavares, y
sont venus par Cavaillon où était autrefois une
compagnie d’Utriculaires, destinée à faciliter le
moyen de passer la Durance. Il est donc naturel
qu’ils aient appelé Cavares le peuple qu’ils y
rencontraient et dont Cavaillon étoit pour eux
la ville principale. Ptolémée attribue aux Cavares
(1) Notitia orbis antiqui, à Christophoro Cellario Lipsiae,
1701, t. 1, p 241.
(2) Mémoires sur la langue Celtique, par Bullet, Besançons
1754, t. 2 p, 84.
quatre villes, Arausiôn, Cabelliôn, Acousiôn, et
Aouéniôn (1). La première, aujourd’hui Orange,
est regardée comme la capitale, parce que toutes
les notices la placent avant Avignon et Cavaillon
(2). On voit que la terminaison iôn leur est
commune, et que toutes étaient conséquemment
bâties sur des hauteurs, auprès des rivières appelées
alors Araus, Cabel, Acous, et Aouen. Ces
quatre noms sont évidemment celtiques. Afin de
les mieux expliquer, je les examinerai successivement,
et je parlerai d’abord d’Avignon, chef-lieu
de notre département.
§.2. Avignon, ville Celtique.
Art. 5. Tous les peuples remontent à une origine
vraie ou fabuleuse ; mais on ne peut guère
contester la priorité aux peuples méridionaux de
l’Asie, du moins pour la civilisation. L’ingénieux
sistême qui place la première grande société sur
les montagnes de la Tartarie, n’a trouvé que peu
(1) Cellarius, édit. de 1701, t. I, p, 241.
(2) Id. p. 242.