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Plasma%20-%20Walter%20Jon%20Williams.pdf

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Les ouvriers, habitués à sa présence, la font entrer dans<br />

l’ancienne fabrique quand elle frappe à la porte et ne s’occupent<br />

plus d’elle.<br />

Elle a pris ses dernières leçons ici, où le plasma est gratuit,<br />

même si les équipements sont encore rudimentaires. Il n’y a pas<br />

de station de travail digne de ce nom, mais on a improvisé<br />

quelques postes en attendant que tout soit installé. Elle prend<br />

une chaise en plastique à bon marché, essuie un peu la<br />

poussière et s’assoit. La console de fortune consiste en un<br />

panneau de plastique où sont fixés quelques cadrans et<br />

compteurs à l’aide d’un adhésif blanc caoutchouteux. Elle prend<br />

la poignée de transfert qui est restée là où elle l’a posée à l’issue<br />

de sa dernière leçon.<br />

Elle a la bouche sèche. Quelque part dans la fabrique, on<br />

entend le ronflement d’une scie circulaire. Peut-être faudrait-il,<br />

se dit-elle, demander son aide à Constantin.<br />

Mais non. Ce n’est pas à lui d’intervenir. Il la paie pour ses<br />

connaissances et non pas pour qu’elle le mêle à de sombres<br />

histoires de famille.<br />

Vas-y, se dit-elle. Fais-le maintenant, avant de changer<br />

d’avis.<br />

Elle retire le trigramme qu’elle porte autour du cou et le pose<br />

devant elle sur la table. Puis elle insère la poignée de transfert<br />

dans son logement. L’énergie envahit soudain ses sens. La<br />

perspective change, comme si elle était à moitié aveugle avant<br />

cela. Elle y voit pleinement, elle perçoit la nature essentielle de<br />

la réalité, l’énergie qui constitue le cœur de la matière.<br />

Mille anges du pouvoir chantent dans sa tête. Elle se<br />

construit une anima et quitte la bâtisse. Sous l’éclat du Bouclier,<br />

elle vole en direction du Vieux Rivage et, de là, vers le Pavillon<br />

3, le quartier jaspeeri voisin.<br />

Guvag passe une partie de son temps au Shade Club, dans<br />

Elbar Avenue. Et, s’il n’est pas là-bas, elle connaît son adresse.<br />

Elbar Avenue est, en fait, une petite artère miteuse de la<br />

longueur de deux immeubles de grès rouge cachés par un<br />

enchevêtrement d’échafaudages et de plastique. Elle ne<br />

comprend pas comment des constructions de ce genre ont pu<br />

résister au dernier séisme. Le Shade Club est une petite boîte<br />

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