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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

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basées sur le mouvement. Cependant, le Foro Cooperativo au Cap-Vert comme<br />

la National Cooperative Alliance en Afrique du Sud restent des structures floues<br />

<strong>et</strong> sous-financées qui ne représentent qu’une fraction du mouvement.<br />

Le développement rapide de structures fédératrices rassemblant les coopératives<br />

exerçant une même activité est un phénomène prom<strong>et</strong>teur. Dans la plupart des<br />

pays, une ligue ou une fédération représente les coopératives d’épargne <strong>et</strong><br />

de crédit. Au Rwanda, au Sénégal <strong>et</strong> au Kenya, par exemple, des fédérations<br />

très dynamiques chapeautent une grande majorité des coopératives nationales<br />

spécialisées dans certaines cultures, le logement ou la pêche. Nos observations<br />

prouvent que ces fédérations fonctionnent bien dans la mesure où elles<br />

apportent une plus-value économique considérable aux coopératives affiliées.<br />

De plus, elles semblent être en mesure de représenter les intérêts de leurs<br />

membres <strong>et</strong> parfois réussir à faire pression sur le gouvernement comme l’union<br />

des producteurs de riz du Rwanda l’a montré en obtenant des augmentations<br />

notables du prix du riz en paille.<br />

Malgré ces perspectives prom<strong>et</strong>teuses, le mouvement coopératif est toujours<br />

atomisé <strong>et</strong> manque de structures verticales <strong>et</strong> horizontales. Par conséquent, la<br />

création de groupes d’intérêts reste très limitée <strong>et</strong> la voix des coopératives peine<br />

à se faire entendre. Des milliers de coopératives primaires sont encore sousreprésentées.<br />

C<strong>et</strong>te observation nous aide à répondre à notre dernière question. Pour des<br />

auteurs comme Birchall (2004), le mouvement coopératif a un rôle à jouer pour<br />

représenter les pauvres. Dans ce livre aussi, une foule d’arguments militent en<br />

faveur de la présence des coopératives à la table des négociations lorsque les<br />

gouvernements élaborent des plans pour réduire la pauvr<strong>et</strong>é. Nous avons vu que<br />

les coopératives représentaient un groupe considérable de personnes pauvres<br />

<strong>et</strong> vulnérables, qu’elles opéraient principalement dans des zones frappées par<br />

la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> constituaient des mécanismes de protection importants pour<br />

les moins pauvres. Il n’est pas exagéré d’affirmer que des centaines de milliers<br />

d’Africains pauvres ne peuvent compter que sur leur coopérative pour défendre<br />

leurs intérêts. Cependant, il apparaît que ces structures n’ont pas été <strong>et</strong> ne sont<br />

toujours pas reconnues comme des partenaires des programmes stratégiques<br />

de réduction de la pauvr<strong>et</strong>é qui insistent pourtant sur la participation de tous les<br />

protagonistes nationaux pertinents, en particulier la société civile. Très peu de<br />

coopératives ont participé à la conception des Cadres stratégiques de réduction<br />

de la pauvr<strong>et</strong>é (CSRP) nationaux ou à leur mise en œuvre. Les évaluations de<br />

ces programmes mentionnent rarement le rôle effectif ou même potentiel des<br />

coopératives (Booth, 2003, par exemple).<br />

L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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