02.07.2013 Views

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

216<br />

Etat a toutefois le pouvoir de légiférer dans ce domaine. La législation de 1993<br />

a mis en place un directeur des coopératives au niveau fédéral, des Etats <strong>et</strong> du<br />

Département des coopératives dont le ministère de tutelle varie selon les Etats.<br />

Dans l’Etat d’Enugu, il s’agit du ministère du Développement humain <strong>et</strong> de la<br />

Réduction de la pauvr<strong>et</strong>é. Stricto sensu, la loi ne limite pas les coopératives à une<br />

activité particulière, tant que leur objectif global reste la promotion des intérêts<br />

socio-économiques de ses membres. Toutefois, l’Etat, au travers du directeur des<br />

coopératives, reste très influent en matière de gestion des coopératives. Il peut<br />

notamment fixer le nombre de parts qu’un membre peut détenir ou la durée du<br />

mandat des membres du comité de gestion. Dans l’Etat d’Enugu, par exemple,<br />

la gestion de toutes les coopératives secondaires de l’Etat <strong>et</strong> de l’organisation<br />

faîtière est assurée par le personnel du Département des coopératives. Le collège<br />

coopératif fait partie de ce département.<br />

La politique de développement des coopératives a donc été façonnée par la<br />

propension du gouvernement fédéral <strong>et</strong> des Etats à utiliser les coopératives<br />

comme un outil pour la mise en œuvre de leurs politiques. Beaucoup de<br />

coopératives ont été constituées suite à des directives gouvernementales<br />

enjoignant certaines catégories de fonctionnaires à former un nombre donné<br />

de coopératives dans leur village d’origine. Dans certains cas, des coopératives<br />

apparaissent suite aux promesses du gouvernement de fournir des services<br />

subventionnés aux membres. Ces deux catégories de coopératives dites<br />

«politiques» ont généralement une durée de vie très limitée.<br />

Cependant, depuis la mise en place d’une administration civile dans le pays<br />

(1999), la politique globale du gouvernement privilégie la privatisation<br />

<strong>et</strong> la libéralisation. Dans l’Etat d’Enugu, par exemple, les fonctionnaires<br />

n’interviennent plus dans les coopératives primaires (du moins pas directement)<br />

mais restent très impliqués dans la gestion des coopératives secondaires <strong>et</strong> de<br />

l’organisation faîtière, comme nous l’avons déjà fait remarquer. Dans le droit fil de<br />

la reconnaissance du potentiel des coopératives pour lutter contre la pauvr<strong>et</strong>é, le<br />

gouvernement de l’Etat a créé en 2004 un ministère dédié au développement de<br />

ces organisations. De plus, il soutient les coopératives au travers d’exonérations<br />

fiscales, d’actions de promotion <strong>et</strong> d’une assistance technique à la gestion,<br />

<strong>et</strong> les contrôle par le biais de l’enregistrement, du suivi <strong>et</strong> de l’encadrement.<br />

Toutes les personnes interrogées (du Département des coopératives jusqu’aux<br />

coopératives primaires) dans le cadre de c<strong>et</strong>te étude approuvent les modalités<br />

d’enregistrement des coopératives dans l’Etat d’Enugu. Cela suggère que<br />

l’implication directe du gouvernement relève d’intentions louables mais ne<br />

crée pas forcément un environnement optimal pour le développement de ces<br />

sociétés. La plupart des acteurs du mouvement coopératif de l’Etat étudié ne<br />

connaissent pas la Recommandation 193 de l’OIT.<br />

L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!