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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

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Chapitre 2 – La renaissance<br />

des coopératives africaines au<br />

21 e siècle : Leçons du terrain<br />

Patrick Develtere <strong>et</strong> Ignace Poll<strong>et</strong><br />

Comme le chapitre 1 le soulignait déjà, la politique africaine des années 1960 à<br />

1990 <strong>et</strong> même au-delà n’a pas été particulièrement favorable aux coopératives.<br />

Même si l’échec de nombreuses coopératives rurales en Afrique subsaharienne<br />

est souvent imputé à des problèmes de gestion <strong>et</strong> à des faiblesses internes,<br />

il pourrait bien être dû avant tout à certaines activités non viables imposées<br />

à ces structures par les gouvernements (Hussi <strong>et</strong> al., 1993: 27). Nombre de<br />

coopératives africaines étaient devenues des formes dérivées <strong>et</strong> frauduleuses<br />

de la tradition coopérative internationale. Elles fonctionnaient plus comme des<br />

entreprises semi-publiques <strong>et</strong> bureaucratiques que comme de véritables sociétés<br />

privées fondées sur le volontariat. Néanmoins, les études parvenues à c<strong>et</strong>te<br />

conclusion au début des années 1990 m<strong>et</strong>taient tout de même en avant les<br />

avantages théoriques <strong>et</strong> pratiques de la coopération moderne en Afrique. Par<br />

exemple, dans un rapport qui fait autorité, Hussi <strong>et</strong> al. (1993: 27) concluaient<br />

que les coopératives restaient «la forme d’organisation préférée des populations<br />

rurales, voire la seule avec laquelle elles se sentent familières». La plupart des<br />

études tenaient non seulement les gouvernements mais aussi la communauté<br />

des bailleurs de fonds pour responsables de l’état épouvantable du secteur<br />

coopératif. La préférence des bailleurs de fonds pour des solutions rapides <strong>et</strong><br />

des stratégies indifférenciées les avait amenés à investir de manière excessive<br />

dans des organisations coopératives non viables <strong>et</strong> inadaptées.<br />

Dans les années 1990, les préférences politiques <strong>et</strong> d’investissement des<br />

gouvernements <strong>et</strong> des bailleurs de fonds allèrent dans le sens de l’économie<br />

de marché <strong>et</strong> des acteurs privés. Plusieurs questions se posèrent concernant le<br />

développement des coopératives dans ce nouveau contexte. Allait-on assister à<br />

la fin de la promotion des coopératives en tant que moteurs de développement<br />

<strong>et</strong> à leur mort programmée en Afrique? Les coopératives bénéficieraient-elles<br />

d’une certaine forme de négligence salutaire des gouvernements <strong>et</strong> des bailleurs<br />

de fonds? Survivraient-elles au contact soudain avec les réalités du marché <strong>et</strong> de<br />

L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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