02.07.2013 Views

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale - International Labour ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Néanmoins, la libéralisation de l’économie <strong>et</strong> le désengagement du gouvernement<br />

qu’elle a entraînée ont eu des conséquences néfastes sur le développement des<br />

coopératives dans certains pays. Au Cap-Vert comme en Ouganda, beaucoup de<br />

coopératives se sont effondrées, à tel point que le secteur a dû repartir de zéro.<br />

Au Ghana <strong>et</strong> au Kenya, les gouvernements ont dû intervenir pour réorienter<br />

les coopératives afin qu’elles puissent fonctionner dans un environnement<br />

libéralisé <strong>et</strong> pour éviter leur possible disparition. Il semblerait toutefois que c’est<br />

moins la libéralisation qui nuit aux coopératives que l’absence de préparation<br />

adéquate du secteur, qui jouissait depuis des années d’un monopole d’Etat pour<br />

affronter la concurrence de l’économie de marché. En témoigne le fait que les<br />

coopératives qui se sont adaptées au nouvel environnement sont plus fortes<br />

qu’avant la libéralisation.<br />

La perte du monopole, couplée aux demandes de l’économie de marché, amène<br />

de plus en plus les coopératives à adapter leurs activités à la concurrence. Par<br />

exemple, si les activités agricoles restent prédominantes, celles qui ne sont<br />

plus rentables (comme le coton <strong>et</strong> le pyrèthre au Kenya) sont remplacées par<br />

d’autres (comme les produits laitiers <strong>et</strong> l’épargne <strong>et</strong> le crédit dans le cas du<br />

Kenya) plus viables. Cela explique en partie, par exemple, la forte croissance<br />

des coopératives dans le secteur financier en Afrique, imputable pour l’essentiel<br />

à la forte demande de services financiers du marché <strong>et</strong> au profit que génèrent<br />

ces transactions. Les coopératives d’épargne <strong>et</strong> de crédit sont aujourd’hui plus<br />

solides financièrement que les coopératives agricoles, pourtant légèrement<br />

plus nombreuses dans certains pays. En outre, certaines coopératives<br />

monofonctionnelles développent d’autres activités, à la demande des membres<br />

<strong>et</strong> du marché. Par exemple, les coopératives agricoles se diversifient <strong>et</strong> se lancent<br />

dans l’épargne <strong>et</strong> le crédit, notamment au Ghana, en Egypte <strong>et</strong> au Kenya. Dans<br />

c<strong>et</strong>te optique, les coopératives africaines sont de plus en plus orientées vers<br />

l’économie de marché <strong>et</strong> réactives aux évolutions de leur environnement.<br />

Alors que les précédentes études faisaient remarquer à juste titre que les<br />

mauvaises performances des coopératives étaient largement imputables au<br />

financement excessif d’activités que les bailleurs de fonds leur avaient imposées,<br />

celle-ci montre que les coopératives qui réussissent sur le continent ont<br />

bénéficié d’une collaboration <strong>et</strong> d’un partenariat structurés avec des acteurs<br />

externes. Ces partenaires ont collaboré avec les coopératives à la fourniture de<br />

crédit à faible taux d’intérêt pour les investissements nécessitant beaucoup de<br />

capital, à la commercialisation des produits des coopératives, en particulier au<br />

travers d’accords de commerce équitable, à la simplification de la création d’un<br />

environnement juridique <strong>et</strong> politique adapté pour les coopératives <strong>et</strong> à la mise en<br />

place de programmes d’éducation <strong>et</strong> de formation dans les coopératives, entre<br />

autres. Il est donc apparent que l’appui des bailleurs de fonds aux coopératives<br />

LES COOPÉRATIVES AFRICAINES, INVISIBLES MAIS RÉSILIENTES : REMARQUES FINALES<br />

371

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!