04.07.2013 Views

typologie des eaux souterraines de la molasse entre chambéry et linz

typologie des eaux souterraines de la molasse entre chambéry et linz

typologie des eaux souterraines de la molasse entre chambéry et linz

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

141<br />

Composition chimique<br />

Nous supposons donc l'origine <strong>de</strong> ces anomalies en chrome dans <strong>la</strong> fraction sédimentaire fine<br />

liée à un milieu marin, ceci pour les raisons suivantes:<br />

• L'augmentation <strong><strong>de</strong>s</strong> concentrations en chrome dans les sédiments est liée à <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> taille <strong><strong>de</strong>s</strong> grains, ce qui a déjà été décrit par plusieurs auteurs (p.ex. Ueda 1957, Shiraki<br />

1966). Rappelons que les dépôts marins, surtout du milieu estuarin, contiennent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

accumu<strong>la</strong>tions silto-gréseuses <strong>et</strong> argilo-silteuses (voir chapitre 5.4.10). Ainsi, le chrome peut<br />

être fixé dans les minéraux <strong><strong>de</strong>s</strong> argiles (Hirst 1962), expliquant le fait que <strong>la</strong> fraction<br />

argileuse contient plus <strong>de</strong> chrome que <strong>la</strong> fraction conglomératique ou gréseuse <strong><strong>de</strong>s</strong> autres<br />

dépôts mo<strong>la</strong>ssiques.<br />

• Par rapport aux argiles formées par <strong>la</strong> dissolution <strong><strong>de</strong>s</strong> silicates dans les sédiments terrestres,<br />

les argiles dérivées <strong>de</strong> sédiments marins ont <strong>de</strong> surcroît une plus gran<strong>de</strong> capacité d'échange<br />

cationique (notamment pour le sodium <strong>et</strong> le calcium) dès qu'elles <strong>entre</strong>nt en contact avec <strong>de</strong><br />

l'eau douce (Cerling <strong>et</strong> al. 1989). Nous observons également <strong><strong>de</strong>s</strong> teneurs en sodium<br />

légèrement plus élevées par rapport à l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>eaux</strong> <strong>de</strong> source dans les grès marins <strong>de</strong><br />

l'OMM (voir annexe 6.8). Ceci peut également donner une indication sur l'accumu<strong>la</strong>tion <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

teneurs en chrome plus élevées dans les grès <strong>de</strong> l'OMM que dans ceux <strong>de</strong> l'USM ou <strong>de</strong><br />

l'OSM.<br />

Pour expliquer le contraste <strong><strong>de</strong>s</strong> teneurs élevé <strong>entre</strong> les grès <strong>de</strong> Suisse occi<strong>de</strong>ntale <strong>et</strong> ceux plus à<br />

l'E, nous faisons appel d'une part à un apport en matériel détritiques ultrabasiques différent <strong>de</strong><br />

l'arrière pays alpin (voir chapitre 7.2.10) <strong>et</strong>, d'autre part à un changement <strong>de</strong> faciès marin dans les<br />

dépôts <strong>de</strong> l'OMM. Rappelons que les aquifères prélevés le long du Jura sont issus <strong>de</strong> faciès <strong>de</strong><br />

mer ouverte ou d'une côte linéaire c<strong>la</strong>stique (Lucerne <strong>et</strong> Rorschach) qui sont dominés par l'action<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> vagues. Il s'agit <strong>de</strong> sédiments remaniés dont une partie fine a déjà été "<strong>la</strong>vée" par les courants<br />

(Berger 1985, Keller 1989, Homewood <strong>et</strong> al. 1989a). Dans c<strong>et</strong>te optique, <strong>la</strong> présence en<br />

minéraux argileux a été diminuée, tandis que <strong>la</strong> granulométrie a été augmentée par rapport aux<br />

grès marins du faciès estuarin <strong>de</strong> Suisse occi<strong>de</strong>ntale.<br />

Le chrome provient vraisemb<strong>la</strong>blement <strong><strong>de</strong>s</strong> roches serpentiniques contenant du spinelle<br />

chromifère (essentiellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétite) <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> chlorites magnésiennes issues du<br />

métamorphisme rétrogra<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> péridotites (Pfeifer 1979 <strong>et</strong> 1987). Ces chlorites font partie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fraction argileuse <strong><strong>de</strong>s</strong> sédiments <strong>de</strong> l'OMM.<br />

Par les processus d'altération, le chrome <strong>entre</strong> en solution sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> l'anion <strong>de</strong> chromate,<br />

(CrO4) 2- . Puisque les anions sont peu adsorbées dans les <strong>eaux</strong> <strong>souterraines</strong> (Drever 1982: 88,<br />

Bo<strong>de</strong>k <strong>et</strong> al. 1988), le chromate est très soluble (Matzat <strong>et</strong> Shiraki 1978).<br />

Les teneurs en chrome re<strong>la</strong>tivement basses provenant <strong><strong>de</strong>s</strong> aquifères marneux <strong>de</strong> l'Ottnangien<br />

dans le bassin bavarois sont probablement dues à une composition pétrographique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

sédiments moins riche en chrome.<br />

Nous continuons c<strong>et</strong>te discussion dans le chapitre 7.2.10.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!