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typologie des eaux souterraines de la molasse entre chambéry et linz

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Chapitre 6<br />

vers un enrichissement en molybdène <strong>et</strong> chlorures en passant du faciès Ca-Mg-HCO3 au faciès<br />

Na-Cl. L'échantillon d'eau <strong>de</strong> Reichenau (F153), qui s'écarte <strong><strong>de</strong>s</strong> autres mesures (voir fig.<br />

6.4.16a) par sa moindre teneur en chlorures, forme une exception. Il indique probablement un<br />

mé<strong>la</strong>nge avec <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>eaux</strong> <strong>de</strong> subsurface. Toutefois, les <strong>eaux</strong> profon<strong><strong>de</strong>s</strong> n'atteignent pas le rapport<br />

mo<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> mer. Par rapport aux chlorures, elles sont plus diluées, tandis que les<br />

concentrations en molybdène dépassent celle <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> mer (10 µg Mo/l, Turekian 1978) <strong>de</strong><br />

plusieurs ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur (jusqu'à un facteur 7). Ceci m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce l'origine géogène du<br />

molybdène.<br />

Lixiviats <strong>de</strong> roche<br />

Les analyses <strong><strong>de</strong>s</strong> lixiviats ont mis en évi<strong>de</strong>nce l'existence du molybdène dans quelques roches <strong>de</strong><br />

nos aquifères mo<strong>la</strong>ssiques. Des concentrations quantitatives sont atteintes dans cinq lixiviats <strong>de</strong><br />

roche uniquement, mais ne dépassent jamais 2.0 µg Mo/l. Il s'agit toujours d'échantillons<br />

contenant <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes granitiques tels que le poudingue polygénique du Napf (L102) avec<br />

1.8 µg Mo/l <strong>et</strong> le "Gäbris-Schuttfächer" (L70) avec 1.2 µg Mo/l, l'OMM ottnangienne (116L)<br />

avec 2.0 µg Mo/l , l'OMM du faciès côte linéaire c<strong>la</strong>stique (80L) avec 0.9 µg Mo/l, <strong>et</strong> celle du<br />

faciès <strong>de</strong> mer ouverte (56L) avec 0.9 µg Mo/l ainsi que les "Glimmersan<strong>de</strong>" <strong>de</strong> l'OSM avec 0.7<br />

µg Mo/l. C<strong>et</strong>te observation correspond au fait que les hautes teneurs du molybdène se trouvent<br />

surtout dans <strong><strong>de</strong>s</strong> roches granitoï<strong><strong>de</strong>s</strong> dans lesquelles <strong>la</strong> phase minérale dominante est <strong>la</strong><br />

molybdénite, MoS2. Généralement, le molybdène est présent seulement en p<strong>et</strong>ites<br />

concentrations, dont <strong>la</strong> moyenne se trouve autour <strong>de</strong> 1.8 ppm (Manheim <strong>et</strong> Lan<strong>de</strong>rgren 1978).<br />

Les teneurs typiques en molybdène pour les grès mo<strong>la</strong>ssiques en Suisse, où <strong>la</strong> molybdénite se<br />

trouve sous forme <strong>de</strong> minéral lourd, sont situées <strong>entre</strong> 0.4 <strong>et</strong> 1.2 ppm (Tuchschmid 1995). Celles<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> roches pélitiques sont plus élevées avec <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs <strong>entre</strong> 0.4 <strong>et</strong> 2.0 ppm (Tuchschmid<br />

1995). Nous allons encore discuter plus en détail le comportement du molybdène dans les<br />

"Glimmersan<strong>de</strong>" <strong>de</strong> l'OSM dans le chapitre 7.2.15.3.<br />

Dubois (1992) a observé une forte influence <strong><strong>de</strong>s</strong> granites du Massif du Mont B<strong>la</strong>nc sur les <strong>eaux</strong><br />

<strong>souterraines</strong> qui contiennent <strong><strong>de</strong>s</strong> concentrations anomales, jusqu'à 150 µg Mo/l. C<strong>et</strong> auteur a pu<br />

démontrer l'origine <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te anomalie avec ses analyses <strong><strong>de</strong>s</strong> lixiviats.<br />

Nos essais <strong>de</strong> lixiviats, par contre, ne font pas apparaître une corré<strong>la</strong>tion <strong>entre</strong> les anomalies<br />

détectées dans les <strong>eaux</strong> naturelles <strong>et</strong> celles <strong><strong>de</strong>s</strong> roches lixiviées correspondantes. Une explication<br />

peut être d'une part le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentativité <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons <strong>de</strong> roche (voir chapitre 4.6)<br />

<strong>et</strong>, d'autre part, le processus cinétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissolution du molybdénite. Rappelons que <strong>la</strong><br />

molybdénite est peu soluble, <strong>et</strong> que son altération est un processus d'oxydation lente (Manheim<br />

<strong>et</strong> Lan<strong>de</strong>rgren 1978), plus lente que <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> nos essais <strong>de</strong> lixiviation. Il en résulte le<br />

molybdate (Me2MoO4), un produit d'altération qui forme un anion très mobile dans les <strong>eaux</strong> à<br />

pH neutre ou basique.<br />

L'analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> lixiviation d'un tronc <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> l'OMM montre une valeur maximale<br />

en molybdène <strong>de</strong> 8.5 µg Mo/l. Nous voyons <strong>de</strong>ux différentes origines pour le molybdène.<br />

Premièrement, le molybdène peut être adsorbé par <strong>la</strong> matière organique (tourbe, lignite, charbon,<br />

<strong>et</strong>c.) ce qui provoque un enrichissement en molybdène dans <strong>la</strong> biosphère (Wenger <strong>et</strong> Högl 1968:<br />

530, Goldberg <strong>et</strong> Arrhenius 1958, Ishibashi <strong>et</strong> al. 1962). Ce phénomène s'observe aussi en<br />

Suisse, où <strong>de</strong> valeurs élevées (>5ppm) en molybdène sont systématiquement situées dans les<br />

roches bitumineuses <strong>et</strong> charbonneuses (Tuchschmid 1995). Deuxièmement, le molybdène peut<br />

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