Livret actes session HV - Famille missionnaire de Notre-Dame
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Respecter la nature et les finalités <strong>de</strong> l'acte matrimonial<br />
11. Ces <strong>actes</strong>, par lesquels les époux s'unissent dans une chaste intimité, et<br />
par le moyen <strong>de</strong>squels se transmet la vie humaine, sont, comme l'a rappelé<br />
le Concile, " honnêtes et dignes (11) ", et ils ne cessent pas d'être légitimes<br />
si, pour <strong>de</strong>s causes indépendantes <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong>s conjoints, on prévoit<br />
qu'ils seront inféconds: ils restent en effet ordonnés à exprimer et à consoli<strong>de</strong>r<br />
leur union. De fait, comme l'expérience l'atteste, chaque rencontre<br />
conjugale n'engendre pas une nouvelle vie. Dieu a sagement fixé <strong>de</strong>s lois et<br />
<strong>de</strong>s rythmes naturels <strong>de</strong> fécondité qui espacent déjà par eux-mêmes la succession<br />
<strong>de</strong>s naissances. Mais l'Église, rappelant les hommes à l'observation<br />
<strong>de</strong> la loi naturelle, interprétée par sa constante doctrine, enseigne que tout<br />
acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission <strong>de</strong> la vie (12).<br />
Deux aspects indissociables : union et procréation<br />
12. Cette doctrine, plusieurs fois exposée par le Magistère, est fondée sur<br />
le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre <strong>de</strong><br />
son initiative, entre les <strong>de</strong>ux significations <strong>de</strong> l'acte conjugal: union et procréation.<br />
En effet, par sa structure intime, l'acte conjugal, en même temps<br />
qu'il unit profondément les époux, les rend aptes à la génération <strong>de</strong> nouvelles<br />
vies, selon <strong>de</strong>s lois inscrites dans l'être même <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la<br />
femme. C'est en sauvegardant ces <strong>de</strong>ux aspects essentiels, union et procréation<br />
que l'acte conjugal conserve intégralement le sens <strong>de</strong> mutuel et véritable<br />
amour et son ordination à la très haute vocation <strong>de</strong> l'homme à la paternité.<br />
Nous pensons que les hommes <strong>de</strong> notre temps sont particulièrement<br />
en mesure <strong>de</strong> comprendre le caractère profondément raisonnable et humain<br />
<strong>de</strong> ce principe fondamental.<br />
Fidélité au <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> Dieu<br />
13. On remarque justement, en effet, qu'un acte conjugal imposé au<br />
conjoint sans égard à ses conditions et à ses légitimes désirs, n'est pas un<br />
véritable acte d'amour et contredit par conséquent une exigence du bon ordre<br />
moral dans les rapports entre époux. De même, qui réfléchit bien <strong>de</strong>vra<br />
reconnaître aussi qu'un acte d'amour mutuel qui porterait atteinte à la disponibilité<br />
à transmettre la vie, que le Créateur a attachée à cet acte selon<br />
<strong>de</strong>s lois particulières, est en contradiction avec le <strong>de</strong>ssein constitutif du mariage<br />
et avec la volonté <strong>de</strong> l'auteur <strong>de</strong> la vie. User <strong>de</strong> ce don divin en détruisant,<br />
fût-ce partiellement, sa signification et sa finalité, c'est contredire<br />
à la nature <strong>de</strong> l'homme comme à celle <strong>de</strong> la femme et <strong>de</strong> leur rapport le<br />
plus intime, c'est donc contredire aussi au plan <strong>de</strong> Dieu et à sa volonté. Au<br />
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bre : nous avions gagné la guerre, il ne nous restait qu'à livrer une<br />
bataille ». Le but final <strong>de</strong> cette politique est donc d'arriver à disposer<br />
librement du corps comme d'un simple objet en changeant son statut<br />
personnaliste. Cette évolution <strong>de</strong>s mentalités conduit à considérer le<br />
corps <strong>de</strong> la femme comme un matériau à gérer. Ce qu’a analysé<br />
avec une gran<strong>de</strong> intelligence Benoît XVI à plusieurs reprises, à la<br />
suite <strong>de</strong> Jean-Paul II. D’abord dans le n. 5 <strong>de</strong> Deus caritas est : « La<br />
constitution <strong>de</strong> l’être humain [est] à la fois corps et âme. L’homme<br />
<strong>de</strong>vient vraiment lui-même quand le corps et l’âme se trouvent dans<br />
une profon<strong>de</strong> unité ; le défi <strong>de</strong> l’éros est vraiment surmonté lorsque<br />
cette unification est réussie. Si l’homme aspire à être seulement esprit<br />
et qu’il veut refuser la chair comme étant un héritage simplement<br />
animal, alors l’esprit et le corps per<strong>de</strong>nt leur dignité. Et si<br />
d’autre part il renie l’esprit et considère donc la matière, le corps<br />
comme une réalité exclusive, il perd également sa gran<strong>de</strong>ur. (…).<br />
La façon d’exalter le corps à laquelle nous assistons aujourd’hui est<br />
trompeuse. L’éros rabaissé simplement au sexe <strong>de</strong>vient une marchandise,<br />
une simple chose que l’on peut acheter et vendre ; plus<br />
encore l’être humain <strong>de</strong>vient une simple marchandise (…).<br />
L’homme considère maintenant le corps et la sexualité comme la<br />
part seulement matérielle <strong>de</strong> lui-même qu’il utilise et exploite <strong>de</strong><br />
manière calculée (…). Nous nous trouvons <strong>de</strong>vant une dégradation<br />
du corps humain, qui n’est plus intégré dans le tout <strong>de</strong> la liberté <strong>de</strong><br />
notre existence, qui n’est plus l’expression vivante <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong><br />
notre être mais qui se trouve comme cantonné au domaine purement<br />
biologique ». Le Saint-Père a confirmé magistralement ses propos<br />
en recevant les participants au Congrès international promu par l’Université<br />
du Latran pour les 40 ans d’Humanæ Vitæ : « En l’absence<br />
<strong>de</strong> cette unité, (…) dans une culture soumise à la domination <strong>de</strong> l’avoir<br />
sur l’être, la vie humaine risque <strong>de</strong> perdre sa valeur. Si l’exercice<br />
<strong>de</strong> la sexualité se transforme en une drogue qui veut assujettir<br />
le conjoint à ses propres désirs et intérêts, sans respecter les temps<br />
<strong>de</strong> la personne aimée, alors ce que l’on doit défendre n’est plus simplement<br />
le véritable concept d’amour mais en premier lieu la dignité<br />
<strong>de</strong> la personne elle-même ».<br />
La révolution sexuelle, par la déflagration extraordinaire<br />
qu’elle induit au sein du couple, fut ainsi en mesure <strong>de</strong> modifier les<br />
valeurs culturelles, sociales et familiales dans leur ensemble :<br />
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