Livret actes session HV - Famille missionnaire de Notre-Dame
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pas employé à la légère par le Pape : l’avortement in vitro et in vivo<br />
<strong>de</strong>s enfants souffrant d’anomalies génétiques et chromosomiques est<br />
dans les faits érigé en politique <strong>de</strong> santé publique. On connaît le<br />
triste sort <strong>de</strong>s enfants trisomiques, véritable symbole du dépistage<br />
anténatal en France, dont la naissance est prévenue <strong>de</strong> manière draconienne<br />
: c’est une logique du risque zéro à laquelle tout le mon<strong>de</strong><br />
se soumet. Nous savons que les trois échographies et le test sanguin<br />
<strong>de</strong>s marqueurs sériques constituent la batterie habituelle du dépistage<br />
prénatal proposée à toutes les femmes enceintes. La moindre<br />
suspicion suffit à indiquer un diagnostic par amniocentèse qui n’est<br />
absolument pas anodin : les statistiques actuelles nous révèlent que<br />
meurent plus d’enfants in<strong>de</strong>mnes suite à cet examen que d’enfants<br />
trisomiques.<br />
Il ne fait aucun doute pour le professeur Bertrand Mathieu,<br />
juriste et directeur du Centre <strong>de</strong> recherche en droit constitutionnel<br />
qu’ « alors que la loi bioéthique a interdit « les pratiques eugéniques<br />
tendant à l’organisation <strong>de</strong> la sélection <strong>de</strong>s personnes », aujourd’hui,<br />
on organise la sélection <strong>de</strong>s personnes ». Il en veut pour preuve le<br />
lien quasi absolu entre le dépistage et l’avortement qui lui fait suite,<br />
comme en témoigne la fameuse affaire Perruche dans laquelle le<br />
juge français a présumé que si la femme avait connu la maladie <strong>de</strong><br />
l’enfant qu’elle attendait, elle l’aurait automatiquement avorté. La<br />
moindre anomalie qui manifesterait une quelconque diminution <strong>de</strong><br />
la qualité <strong>de</strong> la vie – concept utilitariste qui a détrôné celui du droit<br />
à la vie – , la seule éventualité que les capacités intellectuelles ou<br />
physiques <strong>de</strong> tel enfant puissent ne pas correspondre aux normes en<br />
vigueur, suffit à rendre préférable la mort pour lui. Elle est vécue<br />
comme un moindre mal comparé au mal absolu <strong>de</strong> notre époque : ne<br />
pas rentrer dans les critères d’efficience définis par notre société hédoniste.<br />
Pour que le processus <strong>de</strong> la vie puisse persister, elle doit<br />
nous prouver que certaines conditions sont remplies. La charge <strong>de</strong> la<br />
preuve appartient à l’enfant à naître. Dans le cas contraire, une mort<br />
par compassion, une mort miséricordieuse comme on dit cyniquement<br />
aujourd’hui, en stoppera la poursuite. Nous vivons une époque<br />
où la vie <strong>de</strong> l’être humain ne vaut rien en soi : il existe <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés<br />
que la science définit et qui ren<strong>de</strong>nt cette vie plus ou moins acceptable,<br />
voire franchement indésirable. C’est le triomphe <strong>de</strong> la sentence<br />
<strong>de</strong> Francis Crick, Prix Nobel <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine dans les années 60 pour<br />
la découverte <strong>de</strong> l’ADN : « Aucun enfant ne <strong>de</strong>vrait être reconnu<br />
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