Livret actes session HV - Famille missionnaire de Notre-Dame
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La communion <strong>de</strong>s personnes dans notre mon<strong>de</strong> visible ne<br />
peut pas se réaliser sans la médiation du corps. C’est par notre corps<br />
que nous entrons en relation personnelle avec les autres personnes.<br />
Jésus avait un corps masculin : Lui, l’unique Personne divine du<br />
Fils, s’est incarné dans un vrai corps humain. La Vierge Marie avait<br />
un corps féminin.<br />
Dans l’amour conjugal, les corps <strong>de</strong>s époux sont appelés à<br />
une union tout à fait particulière : « une seule chair ». Cette union<br />
porte en elle la possibilité du don <strong>de</strong> la vie. A cause <strong>de</strong> la concupiscence,<br />
l’harmonie sexuelle entre l’époux et l’épouse est bien difficile<br />
à réaliser, disait Karol Wojtyla, mais, avec la ré<strong>de</strong>mption du<br />
corps, par la grâce du Christ, cette harmonie est possible. L’Encyclique<br />
Humanæ Vitæ, droitement et fidèlement interprétée dans la<br />
« théologie du corps » <strong>de</strong> Jean-Paul II, ne s’oppose pas à cette harmonie<br />
sexuelle qui est le but principal <strong>de</strong> la sexologie. Elle permet,<br />
au contraire, <strong>de</strong> l’atteindre dans la vérité du « dialogue <strong>de</strong>s corps ».<br />
Une union sexuelle réalisée dans la dissociation entre l’ordre <strong>de</strong> la<br />
création et l’ordre <strong>de</strong>s personnes n’est pas une union qui obtient l’épanouissement<br />
du cœur <strong>de</strong> l’époux et <strong>de</strong> l’épouse. Elle n’est pas une<br />
union qui permet la communion intime <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong>s époux,<br />
car elle n’est pas une union entre <strong>de</strong>ux sujets mais entre un sujet qui<br />
rabaisse l’autre conjoint au rang d’objet. Cet enseignement lumineux<br />
<strong>de</strong> Jean-Paul II, grâce aux lumières <strong>de</strong> la Révélation, est un enseignement<br />
vraiment prophétique sur l’amour conjugal. La source<br />
<strong>de</strong> cet enseignement se trouve dans Humanæ Vitæ.<br />
Benoît XVI disait le 12 mai <strong>de</strong>rnier : « L'amour conjugal fut<br />
décrit (dans Humanæ Vitæ) au sein d'un processus global qui ne<br />
s'arrête pas à la division entre l'âme et le corps et ne dépend pas du<br />
seul sentiment, souvent fugace et précaire, mais qui prend en<br />
charge l'unité <strong>de</strong> la personne et le partage total <strong>de</strong>s époux qui, dans<br />
l'accueil réciproque, s'offrent eux-mêmes dans une promesse d'amour<br />
fidèle et exclusif qui naît d'un authentique choix <strong>de</strong> liberté ».<br />
3) L’acte sacré par lequel est donné la vie : Nous avons bien<br />
développé, ce matin, cet important aspect prophétique d’Humanæ<br />
Vitæ : l’acte conjugal rend les époux aptes à la génération d’une<br />
nouvelle vie humaine (<strong>HV</strong> 12). Paul VI parle <strong>de</strong> la très haute vocation<br />
<strong>de</strong> l’homme à la paternité. Dieu n’a pas <strong>de</strong> collaborateurs dans<br />
la création <strong>de</strong>s anges mais Il en a voulu pour créer les hommes ! Les<br />
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<strong>de</strong> déresponsabilisation en ce qui concerne la sexualité et elles supposent<br />
une conception égoïste <strong>de</strong> la liberté, qui voit dans la procréation<br />
un obstacle à l'épanouissement <strong>de</strong> la personnalité <strong>de</strong> chacun. La<br />
vie qui pourrait naître <strong>de</strong> la relation sexuelle <strong>de</strong>vient ainsi l'ennemi à<br />
éviter absolument, et l'avortement <strong>de</strong>vient l'unique réponse possible<br />
et la solution en cas d'échec <strong>de</strong> la contraception » (Evangelium<br />
Vitæ, n. 13). Le soubassement philosophique <strong>de</strong> cette analyse rigoureuse<br />
<strong>de</strong> Jean-Paul II est encore une fois le projet parental qui équivaut<br />
pour notre culture à une liberté sans responsabilité. Les chiffres<br />
confirment cette coercition drastique à l’encontre <strong>de</strong> la vie humaine.<br />
La France est championne du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la contraception selon le<br />
<strong>de</strong>rnier baromètre santé <strong>de</strong> l’INPES (Institut national d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
population et <strong>de</strong>s sociétés) ; pour autant, une étu<strong>de</strong> parue en novembre<br />
<strong>de</strong>rnier montre que le taux d’avortement est catastrophique avec<br />
211000 pour 768000 naissances, soit plus d’une grossesse sur 5.<br />
La mentalité du projet parental conduit à la suppression <strong>de</strong> l’enfant<br />
lorsqu’il n’est pas désiré mais revendique a contrario sa fabrication<br />
si un obstacle venait s’opposer à sa venue. C’est la problématique<br />
<strong>de</strong>s fécondations in vitro. La volonté toute puissante <strong>de</strong>s parents<br />
justifie en effet d’employer tous les moyens, l’intention d’obtenir<br />
un enfant coûte que coûte étant jugée bonne en soi en conférant<br />
une légitimité morale à n’importe quel technique biomédicale à<br />
mettre en œuvre à cet effet. L’instruction doctrinale Donum Vitæ<br />
publiée le 22 février 1987 par le Cardinal Joseph Ratzinger à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Jean-Paul II rapproche l’anthropologie sous-jacente à<br />
l’AMP et la mentalité contraceptive : « La contraception prive intentionnellement<br />
l’acte conjugal <strong>de</strong> son ouverture à la procréation,<br />
et opère par là une dissociation volontaire <strong>de</strong>s finalités du mariage.<br />
La fécondation artificielle homologue, en recherchant une procréation<br />
qui n’est pas le fruit d’un acte spécifique <strong>de</strong> l’union conjugale,<br />
opère objectivement une séparation analogue entre les biens et les<br />
significations du mariage (…). L’acte conjugal, par lequel les époux<br />
se manifestent réciproquement leur don mutuel, exprime en même<br />
temps l’ouverture au don <strong>de</strong> la vie : il est un acte inséparablement<br />
corporel et spirituel. C’est dans leur corps et par leur corps que les<br />
époux consomment leur mariage et peuvent <strong>de</strong>venir père et mère.<br />
Pour respecter le langage <strong>de</strong>s corps et leur générosité naturelle, l’union<br />
conjugale doit s’accomplir dans le respect <strong>de</strong> l’ouverture à la<br />
procréation et la procréation d’une personne humaine doit être le<br />
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