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Livret actes session HV - Famille missionnaire de Notre-Dame

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toujours plus le domaine <strong>de</strong> la pensée en appauvrissant les concepts<br />

et en manipulant les idées. Un <strong>de</strong>s ressorts principaux <strong>de</strong>s totalitarismes<br />

est en effet la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la langue comme un <strong>de</strong>s meilleurs<br />

moyens <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la réalité et <strong>de</strong> la cité humaines. Nous retrouvons<br />

l’analyse d’Hannah Arendt dans son maître ouvrage : « La<br />

force <strong>de</strong> la propagan<strong>de</strong> totalitaire […] repose sur la capacité <strong>de</strong> couper<br />

les masses du mon<strong>de</strong> réel […]. Avant que les lea<strong>de</strong>rs prennent le<br />

pouvoir pour plier la réalité à leurs mensonges, leur propagan<strong>de</strong> se<br />

distingue par un complet mépris pour les faits en tant que tels : c’est<br />

qu’à leur avis les faits dépen<strong>de</strong>nt entièrement du pouvoir <strong>de</strong> celui<br />

qui peut les fabriquer ». Dans le champ <strong>de</strong> l’éthique <strong>de</strong> la vie, nos<br />

sociétés occi<strong>de</strong>ntales sécularisées ont elles aussi recours à l’imposition<br />

d’une mise sous tutelle du langage que l’on peut appeler l’éthiquement<br />

correct. Serviteurs naïfs <strong>de</strong> la novlangue orwellienne, nous<br />

forgeons <strong>de</strong> nouvelles expressions sensées dire le Bien et le Juste,<br />

mais qui font échec au réel, à sa complexité, donc à la vérité. La<br />

santé reproductive est le cheval <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong>s agences internationales<br />

onusiennes pour légaliser et propager l’avortement dans les pays<br />

en voie <strong>de</strong> développement jugés trop féconds. L’interruption volontaire<br />

<strong>de</strong> grossesse ou IVG est l’euphémisme choisi en lieu et place<br />

<strong>de</strong> l’avortement ; on interrompt la vie d’un enfant comme si elle<br />

pouvait reprendre un plus tard. On assiste <strong>de</strong> plus à une confusion<br />

croissante sur le plan sémantique entre avortement et contraception<br />

puisque le RU-486 est dénommé « pilule contragestive » et la<br />

« contraception d’urgence » n’est autre qu’un abortif précoce<br />

contrecarrant selon la pério<strong>de</strong> du cycle féminin où elle est ingérée,<br />

l’implantation du jeune embryon sur la paroi utérine. I<strong>de</strong>m avec le<br />

stérilet que la Haute Autorité <strong>de</strong> la Santé classe dans les techniques<br />

contraceptives fiables alors qu’il s’agit d’une métho<strong>de</strong> incontestablement<br />

abortive.<br />

Difficile dans ces cas <strong>de</strong> débattre honnêtement avec <strong>de</strong>s protagonistes<br />

qui ont autorité pour redéfinir les mots et qui aménagent<br />

a priori la réalité en fonction <strong>de</strong>s buts qu’ils se fixent avant toute<br />

discussion. Ils « rêvent <strong>de</strong> bâtir une construction procédant <strong>de</strong> leur<br />

seul vouloir et <strong>de</strong> leur seule action. Les locuteurs s’auto-légitiment<br />

en s’appropriant le pouvoir <strong>de</strong> définir le langage et en utilisant les<br />

mots pour mo<strong>de</strong>ler l’homme à leur convenance, pour construire le<br />

mon<strong>de</strong> et la société qui leur convient ». L’idéologie sous-jacente est<br />

le nominalisme : le nouveau lexique se substitue à la réalité et à la<br />

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pas à donner la vie mais Il les appelle à « aimer » comme Il aime,<br />

comme Jésus aime : en se donnant généreusement.<br />

En parlant <strong>de</strong> la licéité du recours aux pério<strong>de</strong>s infécon<strong>de</strong>s<br />

au numéro 16, Paul VI a bien souligné encore la liberté responsable<br />

<strong>de</strong>s époux. Mais ce recours aux pério<strong>de</strong>s infécon<strong>de</strong>s doit être motivé<br />

pour <strong>de</strong> justes motifs. Les époux ne doivent pas oublier le grave <strong>de</strong>voir<br />

<strong>de</strong> donner la vie ! Ce petit commentaire vous montre déjà avec<br />

quel soin Paul VI a étudié la question <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong> la vie.<br />

Les époux trouveront dans l’Encyclique Humanæ Vitæ tous les éléments<br />

pour exercer d’une manière libre et responsable – et dans leur<br />

bel amour conjugal animé par l’amour divin - leur mission <strong>de</strong><br />

« procréateurs ».<br />

II) JEAN-PAUL II : ÉTHIQUE DU RESPECT DU PLAN DE<br />

DIEU CRÉATEUR<br />

Les textes <strong>de</strong> Jean-Paul II, cités dans le livret <strong>de</strong> la page 37 à<br />

50, sont particulièrement importants pour mieux comprendre le lien<br />

indissoluble voulu par Dieu entre union et procréation. Dans<br />

« amour et responsabilité », Karol Wojtyla avait fait découvrir la<br />

complexité <strong>de</strong> l’union conjugale qui <strong>de</strong>vait intégrer tous les aspects<br />

du sexe humain, du cœur humain, siège <strong>de</strong>s sentiments, et <strong>de</strong> la personne<br />

humaine. L’homme et la femme, par leurs corps marqués par<br />

la masculinité et la féminité font bien partie <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> visible,<br />

mais par leur âme spirituelle à l’image <strong>de</strong> Dieu, ils transcen<strong>de</strong>nt ce<br />

mon<strong>de</strong>. Dans leur union conjugale, ils doivent donc respecter l’ordre<br />

<strong>de</strong> la création et l’ordre <strong>de</strong>s personnes. Dans l’ordre <strong>de</strong> la création,<br />

il est évi<strong>de</strong>nt que l’union sexuelle est en vue <strong>de</strong> la procréation<br />

c’est-à-dire en vue <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong> l’espèce humaine. Mais<br />

l’homme et la femme ne sont pas déterminés à cette union sexuelle<br />

comme le sont les animaux qui n’ont pas d’âme spirituelle. Ils doivent<br />

agir librement conformément à la loi naturelle inscrite dans<br />

leur conscience morale et découverte par leur raison. Les gestes qui<br />

manifestent leur amour doivent donc respecter l’ordre <strong>de</strong> la création<br />

(lien indissoluble entre union et procréation) mais aussi l’ordre <strong>de</strong>s<br />

personnes qui se réalisent par le don désintéressé d’elles-mêmes<br />

dans l’amour. Karol Wojtyla disait que lorsqu’un conjoint ne respecte<br />

pas l’ordre <strong>de</strong> la création, il ne respecte pas non plus l’ordre<br />

<strong>de</strong>s personnes : l’union conjugale n’est pas alors un don désintéressé<br />

<strong>de</strong> soi mais une recherche <strong>de</strong> satisfaction égoïste. Karol Wojtyla a<br />

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