Livret actes session HV - Famille missionnaire de Notre-Dame

Le plan des cultures de mort
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Pierre-Olivier Arduin
1. Les biotechnologies, nouvelle puissance de l’homme pour
détruire la vie
Nous avons effleuré l’idée lors de la précédente intervention
que la technoscience est requise pour donner corps aux justifications
les plus immorales du projet parental. Contraception chimique,
avortement médicamenteux par RU-486, diagnostic préimplantatoire
sur les embryons humains, créations d’hybrides hommeanimal,
autant d’aspects révélant la volonté d’exercer une maîtrise
sur l’homme lui-même. La fascination entretenue à dessein en faveur
d’un technicisme appliqué au vivant est d’autant plus dangereuse
que nos capacités morales sont atrophiées du fait de la dictature
du relativisme. Benoît XVI a mis le doigt sur cette incohérence
de la postmodernité lorsqu’il a accordé un entretien impromptu à
des journalistes allemands en août 2006 : « Je crois que le vrai problème
dans le contexte historique culturel, c’est le déséquilibre entre
la croissance incroyablement rapide de notre potentiel technique et
celle de nos capacités morales qui n’ont pas grandi de manière proportionnelle
». La culture de mort a besoin du pouvoir de la technoscience
en la vidant de tout contenu éthique normatif. Vous savez
que la grande figure européenne qui symbolise à elle seule cette vision
ordonnée à l’utopie technicienne est Francis Bacon (1561-
1626). La science devient avec lui un processus cumulatif dont la
mission est d’instaurer « le règne de l’homme » selon les termes de
Benoît XVI. Le monde n’est plus à contempler, ce que faisaient le
sage antique ou le moine médiéval, il est à transformer le plus efficacement
possible. C’est justement Bacon qui est au cœur de cette
réflexion très dense de Benoît XVI dans les n. 16 à 18 de Spe salvi
sur l’idéologie du progrès et de la transformation de l’espérance
chrétienne aboutissant à ce que le Saint-Père appelle « le règne de
l’homme ».
Dans son utopie La Nouvelle Atlantide (1623), Bacon précise ce
qui est dorénavant humainement à désirer de cette augmentation du
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Spes » = « Joie et Espérance ». Elle est cette joie et espérance pour
ses membres, mais elle l’est aussi pour le monde et pour l’Église.
Dans la crise actuelle de l’institution familiale, nous sommes heureux
de voir poindre le renouveau des familles grâce à la mission de
l’Église. Ce renouveau, nous en sommes convaincus, va croître : les
époux qui veulent vivre l’esprit d’Humanæ Vitæ n’auront pas peur
de l’enfant qui est le printemps de la société et de l’Église (thème
du Jubilé des familles en l’an 2000). Jean Paul II, dans sa lettre aux
familles, a voulu donner confiance à tous les époux parents : n’ayez
pas peur de l’enfant, il est un don, un grand don, il ne vient pas
prendre mais donner.
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