Livret actes session HV - Famille missionnaire de Notre-Dame

aussi liés à notre questionnement sur nos capacités à assumer la
charge d’une enfant malade. C’est le message de Carême du Pape
Jean-Paul II que nous avons relu plusieurs fois qui nous a conforté
dans notre démarche, le Saint Père allant jusqu’à citer explicitement
la maladie dont était atteinte notre fille !
A la fin du mois de février 2004, nous avons enfin été appelés
en Belgique où Magdalena nous attendait. Cette semaine de
prise de contact fut chargée d’émotion car nous découvrions un bébé
de 10 mois, avec déjà un passé marqué par l’hospitalisation et
l’abandon. Dix jours après, nous repartions avec nos trois enfants en
France, et l’émotion passée, nous avons dû commencer à nous
« apprivoiser mutuellement ». Les premiers temps furent assez déstabilisants,
surtout peut-être pour moi qui n’avait pas porté et allaité
ce bébé. La difficulté à communiquer, Magdalena ne répondant à
aucun sourire ni stimulation, nous déconcertait. Son développement
moteur, son poids, indiquaient que nous avions à faire plutôt à un
bébé de 6 mois. Ce sont nos enfants qui nous ont appris à accepter
leur petite sœur avec ses faiblesses et son évolution plus lente allant
à l’encontre des critères de performance que nous adultes avons
l’habitude de viser. Leur accueil généreux, sans retenue, leur spontanéité
et leur absence de jugement nous ont permis, à leur exemple,
de reconnaître Magdalena comme une enfant unique et à l’intégrer
dans notre famille.
Avec l’arrivée de Magdalena a commencé aussi pour nous
la fréquentation régulière et la familiarisation avec le milieu hospitalier.
Nous avons alors découvert l’univers des enfants malades, de
leur famille, ainsi que celui du personnel hospitalier, dévoué, disponible,
ayant toujours un mot gentil pour l’enfant et ses parents. Il est
vrai qu’au quotidien, mis à part la trithérapie administrée deux fois
par jour, la maladie ne se fait pas sentir dans toutes ses conséquences
dramatiques que nous connaissons. Nous avons au contraire en
face de nous une petite fille vive, qui s’est ouverte d’une manière
extraordinaire sur les autres et qui développe des qualités particulières
chez une enfant de cet âge, comme la compassion et la miséricorde
à l’égard de ceux qui souffrent. C’est elle qui réconforte dans
la famille ceux qui pleurent, sont tombés, sont malades … Parfois,
les effets annexes de la maladie resurgissent comme le manque
d’appétit, les vomissements, les maladies infantiles plus difficilement
combattues et c’est dans ces moments particuliers que le Sei-
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Ces paroles m’ont aidé à bien accepter l’arrivée de Béatrice. Elles
me sont revenues tout de suite ; j’y ai vu un signe de la Providence
me rappelant qu’il ne fallait nous inquiéter de rien.
1. Plan pratique et matériel
Il n’est pas très raisonnable, selon les critères de l’époque, d’avoir
huit enfants aujourd’hui, En effet il faut :
- trouver une maison assez grande ;
- une voiture ;
- payer une scolarité et des études à chacun ;
- sans même parler de pratiquer un art ou un instrument
C’ est un défi constant.
Mais si on y réfléchit bien, lorsque l’on a l’habitude de couper une
tarte en dix, on peut la diviser en douze : les parts ne sont pas notablement
plus petites !
Alors que de passer de quatre parts à douze…quelle frustration !
Chaque jour apporte son lot de problèmes…et de solutions !
On a toujours été en vacance, même si l’on a jamais été aux sports
d’hiver.
On a toujours pu transporter tout le monde, même s’il nous est arrivé
de voyager une partie en voiture et l’autre en train ;
On a pu loger tout le monde à chaque fois, même si certains ont du
partager leur chambre ;
Bref, on n’a jamais manqué de rien, même si l’on a jamais
connu ce que certains de nos contemporains jugeraient indispensable
: des vacances exotiques ; un voyage lointain chaque année,
une voiture rutilante ; une maison cossue…
Les Domini nous ont formé au Beau dans la simplicité. Le luxe
est inutile et chacun doit attendre pour satisfaire ses envies :
quelle meilleure formation pour des jeunes ?
Ils ont fait du baby sitting pour se payer leurs extras et ont travaillé
pour contribuer à leurs études.
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