Livret actes session HV - Famille missionnaire de Notre-Dame
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fruit et le terme <strong>de</strong> l’amour <strong>de</strong>s époux ». Benoît XVI, dans son discours<br />
du 31 mars 2008 à l’Assemblée plénière <strong>de</strong> la Congrégation<br />
pour la doctrine <strong>de</strong> la foi (dont il était le préfet avant d’être élu successeur<br />
<strong>de</strong> saint Pierre) a rappelé qu’ « avec la fécondation artificielle,<br />
la barrière placée pour sauvegar<strong>de</strong>r la dignité humaine a été<br />
forcée ».<br />
Ouvrons ici une petite parenthèse. Nous constatons que la publication<br />
d’Humanæ Vitæ est un <strong>de</strong>s <strong>actes</strong> les plus extraordinaires du<br />
magistère <strong>de</strong> l’Église sur les questions <strong>de</strong> bioéthique. L’encyclique<br />
<strong>de</strong> Paul VI en pointant la gravité <strong>de</strong> la contraception sur le plan moral<br />
prépare tous les développements intellectuels à venir <strong>de</strong> l’enseignement<br />
ecclésial à propos du respect <strong>de</strong> la vie. Sans Humanæ Vitæ,<br />
comment penser Donum Vitæ ? D’où cet entretien assez étonnant<br />
paru dans Libération dans lequel le professeur d’histoire<br />
contemporaine <strong>de</strong> l’Église, Emma Fattorini, <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> la<br />
Sapienza, avoue qu’ « aujourd’hui, la prise <strong>de</strong> position <strong>de</strong> Paul VI<br />
peut paraître, à certains égards, prophétique ; il a eu l’intuition<br />
qu’en dissociant complètement la sexualité <strong>de</strong> la reproduction, on<br />
créait les bases pour <strong>de</strong>s transformations anthropologiques irréversibles,<br />
[menant] aux manipulations génétiques comme à la marchandisation<br />
du corps. Cet appel au respect <strong>de</strong> la loi naturelle et à la tradition<br />
qui fondaient Humanæ Vitæ est mieux compris non seulement<br />
dans le mon<strong>de</strong> catholique, mais aussi parmi les féministes et<br />
les écologistes inquiets <strong>de</strong>s excès scientistes ».<br />
2. Aujourd’hui, l’idéologie du projet parental est consommée :<br />
trois conséquences particulièrement inquiétantes <strong>de</strong> ce<br />
« droit à l’enfant » blessent profondément une culture respectueuse<br />
<strong>de</strong> l’enfant à naître<br />
En premier lieu, les mères porteuses dénommée maternité pour<br />
autrui. Vous savez qu’il y a <strong>de</strong>ux façons <strong>de</strong> l’envisager. Soit la mère<br />
porteuse « loue » son utérus afin que l’embryon issu <strong>de</strong>s gamètes<br />
<strong>de</strong>s parents biologiques et conçu par fécondation in vitro y soit implanté.<br />
Dans ce cas, elle n’est pas la mère génétique <strong>de</strong> l’enfant. Soit<br />
elle est inséminée artificiellement par les spermatozoï<strong>de</strong>s du père en<br />
fournissant un <strong>de</strong> ses ovocytes. Dans cette formule, la mère porteuse<br />
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sainteté rejoignait celui qu’avait lancé le Concile Vatican II aux<br />
époux. Cet appel à la sainteté, Jean-Paul II n’a pas cessé <strong>de</strong> le rappeler<br />
: n’ayez pas peur d’être <strong>de</strong>s saints. Le chemin <strong>de</strong> la sainteté<br />
est un chemin exigeant mais un chemin enthousiasmant. En accueillant<br />
avec confiance la loi <strong>de</strong> Dieu sur l’amour conjugal, proclamée<br />
avec autorité par Paul VI dans Humanæ Vitæ, les époux peuvent<br />
sans peur marcher sur le chemin <strong>de</strong> la sainteté en s’aimant amoureusement<br />
! Tendre à la sainteté ne signifie pas ne plus commettre <strong>de</strong><br />
péché, ne plus tomber. Paul VI, comme ses prédécesseurs, n’a pas<br />
oublié la miséricor<strong>de</strong>. Il disait aux époux que si le péché avait encore<br />
prise sur eux, il ne <strong>de</strong>vait pas avoir peur <strong>de</strong> recourir humblement<br />
à la miséricor<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dieu qui leur serait accordée dans le sacrement<br />
<strong>de</strong> pénitence (<strong>HV</strong> 25). L’appel à la sainteté <strong>de</strong>s époux n’est-ce<br />
pas la valeur actuelle à promouvoir dans notre Église pour le renouveau<br />
<strong>de</strong> la famille et le renouveau <strong>de</strong> l’Église et du mon<strong>de</strong> ?<br />
2) L’amour conjugal selon Dieu : Nous vous invitons à bien<br />
assimiler le numéro 14 <strong>de</strong> l’Encyclique. Karol Wojtyla avait déjà<br />
longuement analysé la nature <strong>de</strong> l’amour conjugal selon Dieu dans<br />
son livre « amour et responsabilité » publié trois ans avant Humanæ<br />
Vitæ. Il avait réagi contre l’erreur <strong>de</strong> Freud : la libido n’est pas la<br />
puissance vitale qui expliquerait tous les <strong>actes</strong> humains ! L’amour<br />
conjugal est bien supérieur à l’assouvissement <strong>de</strong> la libido. L’instinct<br />
sexuel est, c’est vrai, une puissance instinctive qui, par le dérèglement<br />
<strong>de</strong> la concupiscence, conséquence du péché originel, empêchait<br />
la liberté du don <strong>de</strong>s époux sous le règne <strong>de</strong> la concupiscence<br />
avant la Ré<strong>de</strong>mption accomplie par Jésus. Par la grâce <strong>de</strong> Dieu,<br />
cette puissance peut être maîtrisée grâce à la vertu <strong>de</strong> chasteté, l’énergie<br />
du bel amour. L’amour conjugal selon Dieu doit – pour être<br />
dans la vérité <strong>de</strong> la communion <strong>de</strong>s personnes - intégrer toutes les<br />
dimensions <strong>de</strong> l’être humain : son corps, son cœur et sa volonté libre.<br />
Karol Wojtyla, <strong>de</strong>venu Jean-Paul II, développera <strong>de</strong>ux notions<br />
particulièrement importantes : la « signification sponsale » du corps<br />
et le « langage <strong>de</strong>s corps ». L’Église n’a jamais partagé l’erreur manichéenne<br />
qui voit dans le corps le principe du mal. Elle n’a pas partagé,<br />
non plus, cette erreur <strong>de</strong> la philosophie <strong>de</strong> Platon : le corps serait<br />
la prison <strong>de</strong> l’âme préexistante punie à cause <strong>de</strong> son péché !<br />
L’Église proclame avec la Résurrection <strong>de</strong> Jésus la résurrection <strong>de</strong>s<br />
corps !<br />
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