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L'enfant leucémique en fin de vie - Infirmiers.com

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Plus précisém<strong>en</strong>t, la recherche ciblera le décès <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant <strong>de</strong> 3 à 12 ans, à la suite<br />

d'une leucémie. En effet, suite à un stage <strong>en</strong> service d’Hématologie-Oncologie pédiatrique<br />

et à la participation à une confér<strong>en</strong>ce sur le cancer <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant 2 , il s'avère que cette<br />

pathologie représ<strong>en</strong>te 30% <strong>de</strong>s cancers <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant. Les espoirs <strong>de</strong> guérison augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t au<br />

fil <strong>de</strong>s années et sont aujourd'hui autour <strong>de</strong> 80%, selon le Docteur Sirv<strong>en</strong>t, mé<strong>de</strong>cin <strong>en</strong><br />

Hématologie-Oncologie pédiatrique au CHU Archet II <strong>de</strong> Nice. Le décès <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant est<br />

d'autant plus difficile à "accepter" que cette pathologie a une évolution fluctuante. En effet,<br />

la maladie passe par <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> rémission dans lesquelles la maladie semble évoluer<br />

favorablem<strong>en</strong>t voire disparaître et par <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> rechute qui remett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> question ces<br />

pério<strong>de</strong>s d'espoir. Le décès peut être lié à une leucémie rebelle aux traitem<strong>en</strong>ts, à l'échec<br />

d'une greffe mais aussi être le résultat d'une surinfection, liée au statut d'immunodépression<br />

<strong>de</strong>s petits mala<strong>de</strong>s. Le décès est d'autant plus difficile à accepter que les par<strong>en</strong>ts se sont<br />

investis, qu'ils sont passés par <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts d'espoir lorsque la maladie semblait évoluer<br />

favorablem<strong>en</strong>t et que, <strong>fin</strong>alem<strong>en</strong>t, tous ces efforts, ces espoirs, sont anéantis.<br />

De plus, cette pathologie, évoluant sur le long terme et souv<strong>en</strong>t associée à <strong>de</strong> lourds<br />

traitem<strong>en</strong>ts chimiothérapiques, nécessite <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s d'hospitalisations fréqu<strong>en</strong>tes et<br />

parfois longues. Ainsi, les relations <strong>en</strong>tre les soignants, les <strong>en</strong>fants et les familles, sont<br />

particulières puisque le suivi se déroule sur une longue pério<strong>de</strong>. Les soignants suiv<strong>en</strong>t la<br />

<strong>vie</strong> <strong>de</strong> ces <strong>en</strong>fants et <strong>de</strong> leur famille, partag<strong>en</strong>t leurs mom<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> joie et <strong>de</strong> peine. Ces<br />

relations sont basées notamm<strong>en</strong>t sur la confiance, la disponibilité et l'écoute <strong>de</strong>s soignants.<br />

Les par<strong>en</strong>ts et les <strong>en</strong>fants sont considérés <strong>com</strong>me <strong>de</strong>s part<strong>en</strong>aires dans le projet <strong>de</strong> soins<br />

instauré. C'est pourquoi, lorsque survi<strong>en</strong>t le décès, il peut être difficile <strong>de</strong> se positionner,<br />

d'apporter l'ai<strong>de</strong> att<strong>en</strong>due par les par<strong>en</strong>ts.<br />

C'est cet élém<strong>en</strong>t qui a motivé la rédaction <strong>de</strong> ce mémoire. Il s'agit <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong><br />

charge <strong>de</strong>s par<strong>en</strong>ts au mom<strong>en</strong>t du décès <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant, tout <strong>en</strong> gardant à l'esprit qu'il affecte<br />

égalem<strong>en</strong>t la fratrie. En effet, selon le Docteur Hanus, psychiatre, interv<strong>en</strong>ant lors <strong>de</strong> la<br />

confér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mars 2004, la fratrie <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant décédé est très fréquemm<strong>en</strong>t submergée par<br />

<strong>de</strong>s s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> culpabilité. Les frères et sœurs peuv<strong>en</strong>t, selon leur âge, p<strong>en</strong>ser qu'ils ont<br />

pu être à l'origine <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> leur frère ou sœur et même <strong>de</strong> leur décès, par un acte<br />

<strong>com</strong>mis ou même par une p<strong>en</strong>sée. La fratrie peut égalem<strong>en</strong>t se s<strong>en</strong>tir délaissée par les<br />

par<strong>en</strong>ts qui s'investiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong> manière importante auprès <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant mala<strong>de</strong>, voire se s<strong>en</strong>tir<br />

abandonnée lorsque survi<strong>en</strong>t le décès. En plus <strong>de</strong> leur propre peine, ils doiv<strong>en</strong>t faire face à<br />

celle <strong>de</strong> leurs par<strong>en</strong>ts. C'est pourquoi, il me semble important d'apporter <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts aux<br />

par<strong>en</strong>ts pour les ai<strong>de</strong>r à abor<strong>de</strong>r la mort, le <strong>de</strong>uil avec les membres <strong>de</strong> la fratrie.<br />

2 Confér<strong>en</strong>ce <strong>L'<strong>en</strong>fant</strong> et le cancer, Nice, 13 mars 2004.

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