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Les nouveaux entrepreneurs de guerre - Infoguerre

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d’influencer les travaux postérieurs sur la question, et notamment la rédaction <strong>de</strong> la<br />

Convention <strong>de</strong>s Nations Unies contre le recrutement, l’utilisation, le financement et<br />

l’instruction <strong>de</strong>s mercenaires. En second lieu, il s’agit d’une réglementation souvent<br />

invoquée lorsqu’il est question <strong>de</strong> l’intervention <strong>de</strong> mercenaires dans les conflits africains.<br />

Nous verrons, à cet égard, en quoi cette Convention est inadaptée face aux formes<br />

contemporaines <strong>de</strong> mercenariat – et a fortiori face aux activités <strong>de</strong>s sociétés militaires<br />

privées.<br />

La Convention sur l’élimination du mercenariat en Afrique, adoptée en 1977 et entrée en<br />

vigueur en 1985, s’inscrit en réaction face aux déstabilisations causées par le mercenariat<br />

<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> post-coloniale 79 . Elle est l’aboutissement d’un processus initié lors du<br />

sommet <strong>de</strong> l’OUA <strong>de</strong> 1971, à l’occasion duquel les chefs d’État et <strong>de</strong> gouvernement<br />

réunis à Addis Abeba condamnèrent « l’agression <strong>de</strong>s mercenaires en Afrique », et<br />

lancèrent un appel « aux pays du mon<strong>de</strong> entier pour qu’ils appliquent <strong>de</strong>s lois décrétant<br />

que le recrutement et l’entraînement [<strong>de</strong> mercenaires] sur leurs territoires sont <strong>de</strong>s crimes<br />

punissables » 80 . A ces fins fut proposée la première esquisse d’une « Convention pour<br />

l’élimination du mercenariat en Afrique ».<br />

Il fut ensuite décidé, à l’instigation du gouvernement marxiste angolais, <strong>de</strong> créer une<br />

« Commission internationale d’enquête sur le mercenariat » – mieux connue sous le nom<br />

<strong>de</strong> « Commission <strong>de</strong> Luanda » – et dont la première réunion se tint au mois <strong>de</strong> juin 1976.<br />

<strong>Les</strong> travaux <strong>de</strong> celle-ci furent cependant très marqués par le procès <strong>de</strong>s mercenaires <strong>de</strong><br />

Costas Giorgiou qui se tenait au même moment dans la capitale angolaise. Un second<br />

projet <strong>de</strong> traité, plus radical, fut alors préconisé.<br />

Force est <strong>de</strong> constater que les rédacteurs <strong>de</strong> la version finale <strong>de</strong> la Convention s’inspirèrent<br />

gran<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> ce projet, abandonnant les termes mesurés <strong>de</strong> la proposition initiale pour<br />

79 Se conférer au <strong>de</strong>uxième paragraphe du préambule <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> l’Organisation <strong>de</strong> l’unité<br />

africaine sur l’élimination du mercenariat en Afrique, adoptée à Libreville le 3 juillet 1977, qui<br />

qualifie les activités mercenaires <strong>de</strong> « grave menace (…) pour l’indépendance, la souveraineté, la<br />

sécurité, l’intégrité territoriale et le développement harmonieux <strong>de</strong>s États membres <strong>de</strong> l’OUA ».<br />

Le texte intégral <strong>de</strong> la Convention sur l’élimination du mercenariat en Afrique est reproduit à<br />

l’annexe 5 <strong>de</strong> ce mémoire. Par ailleurs, le lecteur trouvera à l’annexe 5 bis, la liste <strong>de</strong>s États parties<br />

et <strong>de</strong>s États signataires <strong>de</strong> cette Convention.<br />

80 Source : Michel PELCHAT, Rapport sur le projet <strong>de</strong> loi relatif à la répression <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong><br />

mercenaire, au nom <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s Affaires étrangères, <strong>de</strong> la défense et <strong>de</strong>s forces armées<br />

du Sénat, rapport n° 142, annexé au procès-verbal <strong>de</strong> la séance du 23 janvier 2003, p.9.<br />

Ce rapport peut être consulté sur le site : http://www.senat.fr/rap/l02-142/l02-1421.pdf<br />

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