16.11.2012 Views

Les nouveaux entrepreneurs de guerre - Infoguerre

Les nouveaux entrepreneurs de guerre - Infoguerre

Les nouveaux entrepreneurs de guerre - Infoguerre

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

+ + #<br />

#<br />

A l’échelon national, les sociétés militaires privées sont soumises, comme toute entreprise,<br />

au droit commun <strong>de</strong>s activités économiques. Si elles sont contractantes <strong>de</strong> la puissance<br />

publique, elles <strong>de</strong>vront par ailleurs se conformer aux règles comptables et aux procédures<br />

<strong>de</strong> passation <strong>de</strong>s marchés publics 101 .<br />

Mais l’existence et l’intervention <strong>de</strong>s sociétés militaires privées sont aussi régies par <strong>de</strong>s<br />

règles particulières, qui résultent <strong>de</strong> l’extranéité <strong>de</strong> leurs activités et du caractère militaire<br />

ou paramilitaire <strong>de</strong> celles-ci. De nombreux pays disposent ainsi <strong>de</strong> législations qui<br />

condamnent le mercenariat, ou interdisent d’une manière générale toute activité militaire<br />

réalisée en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’armée régulière. La France, par exemple, s’est dotée en 2003 d’une<br />

loi pour la répression du mercenariat 102 , qui porte création <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux incriminations<br />

nouvelles <strong>de</strong> nature délictuelle relatives aux activités <strong>de</strong> mercenariat, et visées aux articles<br />

436-1 et 436-2 du Co<strong>de</strong> pénal.<br />

Cependant, ces réglementations ne font aucune mention <strong>de</strong>s sociétés militaires privées. A<br />

cet égard, le rapporteur <strong>de</strong> la Commission du Sénat constatait que la loi française <strong>de</strong><br />

2003 « laisse entier le débat sur le développement d’activités privées dans le domaine <strong>de</strong><br />

la sécurité et <strong>de</strong>s questions militaires » 103 . Il faisait remarquer que :<br />

« Si le débat sur l’intervention dans le domaine <strong>de</strong> la sécurité, voire<br />

du conseil et <strong>de</strong> l’assistance militaires, <strong>de</strong> sociétés privées<br />

spécialisées, ne semble pas aujourd’hui véritablement lancé en<br />

France, à la différence <strong>de</strong> ce que l’on constate au Royaume-Uni, il<br />

faut observer que le projet <strong>de</strong> loi ne préjuge en rien <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> que<br />

pourraient adopter les pouvoirs publics. Il laisse une place éventuelle<br />

à <strong>de</strong> telles sociétés, dès lors qu’elles ne seraient pas directement<br />

101 Louis BALMOND, « De la tolérance à la sous-traitance : quid leges sine moribus », in ROCHE,<br />

Jean-Jacques (dir.), Insécurités publiques, sécurité privée ? Essais sur les <strong>nouveaux</strong> mercenaires,<br />

Paris, éd. Economica, coll. Défense, 2005, p.13-14.<br />

102 Loi n° 2003-340 du 14 avril 2003 relative à la répression <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> mercenaire, parue au<br />

Journal officiel <strong>de</strong> la République française (JO) du 15 avril 2003.<br />

103 Michel PELCHAT (op.cit.), Rapport sur le projet <strong>de</strong> loi relatif à la répression <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong><br />

mercenaire, au nom <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s Affaires étrangères, <strong>de</strong> la défense et <strong>de</strong>s forces armées<br />

du Sénat, rapport n° 142, annexé au procès-verbal <strong>de</strong> la séance du 23 janvier 2003, p.16.<br />

Ce rapport peut être consulté sur le site : http://www.senat.fr/rap/l02-142/l02-1421.pdf<br />

47

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!