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Les nouveaux entrepreneurs de guerre - Infoguerre

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également d’être contraints <strong>de</strong> révéler <strong>de</strong>s informations frappées du secret défense, afin <strong>de</strong><br />

prouver qu’une personne suspectée <strong>de</strong> mercenariat est bien envoyée en mission officielle –<br />

critère <strong>de</strong> disqualification posé à l’article premier, alinéa 2, sous-paragraphe d) 99 .<br />

La Convention internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et<br />

l’instruction <strong>de</strong> mercenaires, parce qu’elle effectue une synthèse <strong>de</strong>s définitions du<br />

mercenaire proposées d’une part, par l’article 47 du Protocole additionnel (I) aux<br />

Conventions <strong>de</strong> Genève du 12 août 1949 relatif à la protection <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong>s conflits<br />

armés internationaux, et par la Convention <strong>de</strong> l’unité africaine pour l’élimination du<br />

mercenariat en Afrique d’autre part, ne permet pas d’appréhen<strong>de</strong>r le phénomène <strong>de</strong>s<br />

sociétés militaires privées. En effet, ces instruments ont été élaborés avant tout pour se<br />

débarrasser <strong>de</strong>s mercenaires <strong>de</strong> type « traditionnel », essentiellement dans une perspective<br />

<strong>de</strong> lutte contre les mouvements <strong>de</strong> déstabilisation ayant cours dans l’Afrique post-<br />

coloniale 100 .<br />

On peut conclure, à la lumière <strong>de</strong> ces développements, qu’il existe un certain « vi<strong>de</strong><br />

juridique » à l’échelle internationale en ce qui concerne les sociétés militaires privées. Il<br />

s’agit en effet d’un domaine d’activité récent et complexe, dont le droit international ne<br />

s’est pas encore saisi. Il n’existe pas <strong>de</strong> régime international qui définisse exactement ces<br />

sociétés, ou qui réglemente leurs activités. Et si l’on peut être tenté d’assimiler ces<br />

entreprises à <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> mercenaires, force est <strong>de</strong> constater qu’elles échappent à<br />

l’empire <strong>de</strong>s normes existantes.<br />

99 Pour plus <strong>de</strong> détails sur la position <strong>de</strong> la France, le lecteur consultera avec profit la contribution<br />

<strong>de</strong> Thierry ISLER, « La loi du 14 avril 2003 relative à la répression <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> mercenaire »,<br />

in ROCHE, Jean-Jacques (dir.), Insécurités publiques, sécurité privée ? Essais sur les <strong>nouveaux</strong><br />

mercenaires, Paris, éd. Economica, coll. Défense, 2005, pp.85-115.<br />

100 <strong>Les</strong> nombreuses résolutions <strong>de</strong> l’Assemblée générale, du Conseil <strong>de</strong> sécurité et du Conseil<br />

économique et social <strong>de</strong>s Nations Unies relatives au mercenariat témoignent <strong>de</strong> la même tendance.<br />

Se conférer à l’article <strong>de</strong> Todd S. MILLIARD (art.cit.), « Overcoming post-colonial myopia : a call<br />

to recognize and regulate private military companies », Military Law Review, vol.176, n° 2,<br />

juin 2003, pp.22-31.<br />

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