DOSSIER SPIRITUEL - Notre-Dame de Chrétienté

Précisément, au III e s. en pleine crise romaine, Toulouse et Limoges bénéficientrespectivement de l'enseignement de Saint Sernin et de Saint Martial qui versent alors leursang à cette même époque où Saint Denis et ses deux compagnons meurent martyrs, euxaussi, sur la colline de Montmartre.Quelques années plus tard, Saint Martin et Saint Hilaire iront appeler l'Anjou et le Poitou auxlumières de l'Eglise.Or, ce ne sera qu'après le IV e s. que le christianisme progressera le long du Rhin jusqu'àCologne, qu'il ne sera introduit que vers 615 en Suisse par Saint Gall et, à la même époque, enAngleterre, grâce à un groupe de moines bénédictins, conduits à l'initiative de Saint Grégoirele Grand, par Saint Augustin qui deviendra évêque de Canterbury. La Lituanie ne forgera sonidentité chrétienne qu'en 1387.II - Les empreintes de notre primauté chrétienneMême avant son baptême, dès qu'il vient de pénétrer en Gaule, Clovis ne tarde pas àreconnaître que l'épiscopat du pays qui participe aussi bien à l'exercice du pouvoir qu'à ladéfense des cités, s'avère la seule force morale en face du monde romain en décomposition.Ainsi, quand Saint Benoît fonde le Mont Cassin, la Gaule est déjà fort imprégnée de foichrétienne. Saint Aignan à Orléans, Sainte Geneviève à Paris, Saint Didier à Langres, SaintLéger à Autun, Saint Waast à Arras, posent les premiers fondements de cette civilisation queCharlemagne n'aura qu'à greffer sur la règle de Saint Benoît, déjà introduite chez nous parSaint Maur, au milieu du VI e . s. Rien d'étonnant non plus que les successeurs, tel Saint Eloide Noyon ou Saint Ouen de Rouen, formés à leur école, soient devenus les conseillers de nosrois mérovingiens. J. de Maistre avait raison d'écrire que " la France a été faite par sesévêques comme une ruche par ses abeilles ".N'oublions jamais que c'est à la " fille aînée de l'Eglise " que la papauté devra son pouvoirtemporel, quand Pépin le Bref aura fait rendre gorge aux Lombards qui venaient de se saisirdes richesses foncières du successeur de Pierre. C'est une des gloires de la France que notrepremier roi sacré Pépin le Bref ait restitué l'ensemble à Etienne II en 754. II s'agit des "EtatsPontificaux" qui disparaîtront en 1870. La liste des " Gesta Dei per Francos " commencée parCharles Martel à Poitiers, est poursuivie par Pépin : plaise à Dieu que la dernière de ces pagessi sublimes qui illuminent, siècle après siècle, notre longue et merveilleuse histoire nationalene soit pas encore et irrémédiablement tournée !Ce sont les évêques du premier millénaire, vrais défenseurs de la vérité et de l'orthodoxie,protégés également par Charlemagne, qui permettront que quelques années plus tard, lesouffle de l'âme française bouleverse le monde dans un magnifique élan de joie et d'idéalchrétien. La France d'alors peut être fière d'avoir donné à l'Eglise : un Adhémar de Monteil,évêque du Puy, qui compose le " Salve Regina " et un Saint Bernard sur les lèvres de quifleurit le premier " Souvenez-vous ". La chrétienté est en plein essor !Peu de temps après, Saint Louis mourra sur un lit de cendres, les bras en croix, sous les mursde Carthage, après avoir marqué de façon indélébile le siècle d'or de la Civilisation Française.Que dire de l'Université de Paris réunissant les plus savants des clercs de l'Europe dont SaintThomas d'Aquin et acquérant un tel prestige que le Cardinal Eudes de Châteauroux écrira : "La France est le four où se cuit le pain intellectuel du monde entier ".N'oublions pas que notre pays a utilisé le premier les strophes du " Tantum Ergo" et du "Pange Lingua " du Docteur Angélique pour accompagner les processions et enrichir nosrépertoires paroissiaux de par le monde entier.Association Notre Dame de Chrétienté