DOSSIER SPIRITUEL - Notre-Dame de Chrétienté

L'économie sacramentelle transpose à la vie surnaturelle les événements de la vie naturelle : lanaissance par le Baptême; la croissance par la Confirmation; la nutrition par I' Eucharistie; lagénération, ou la nutrition de l'espèce - et non plus de l'individu - par le Mariage; le gouvernementpar l'Ordre; l'assainissement et la fortification par la Pénitence; la mort-même, qui dans l'ordre dela grâce est dies natalis - de la grâce à la gloire -, par l'Extrême - Onction ou sacrement desmalades.A un monde grevé d'anthropocentrisme besogneux et d'utilitarisme étriqué, le Saint Père vient derappeler la splendeur de la Vérité contemplée et vécue dans la morale de la béatitude et de l'amitiéqui est aussi celle du sacrifice et du dévouement. Sans doute n'est-il pas inutile de remarquer quecette " vérité morale " est fondée sur le primat de la grâce dans la vie chrétienne, qui lui rend soncaractère théocentrique et sa dimension de gratuité dans le don alimenté par l'espérance : " C'estdans la Croix salvifique de Jésus, dans le don de l'Esprit Saint, dans les sacrements qui naissentdu côté transpercé du Rédempteur (Jn 19/34) que le croyant trouve la grâce et la force detoujours observer la Loi sainte de Dieu, même au milieu des plus graves difficultés " . (VS 103)L'Eglise Mère : la grâce transmise par les sacrements est une grâce d'adoption filiale; l'intimitétrinitaire dans laquelle elle introduit le croyant le fait " fils dans le Fils ", comme le montre toutela théologie de Saint Paul ou de la première épître de Saint Jean (cf. par exemple Rm 8; Gai 4;Eph 2; Col 1/15 - 23; 1 Jn 3 ).Eglise et Eucharistie : née sur la Croix, l'Eglise est une par la Croix, par le sacrifice; elle est toutentière sacrificielle parce qu'elle est une. C'est la signification du mystère de l'Eucharistie qui, aucoeur de l'Eglise, perpétue son unité sans cesse attaquée en la renouvelant. L'Eglise est elle-mêmeMédiatrice avec le Christ; avec lui, elle supplie efficacement pour le monde. Sur la Croix, Jésuss'est offert personnellement, dans la solitude la plus absolue. Dans le Saint Sacrifice de la Messe.Il entraîne son Eglise dans son oblation au Père. L'Eglise ainsi " dilatée", comme le remarque M.Olier à la suite de Bossuet - Jésus-Christ répandu et communiqué -, c'est le Christ " tout entier ",le Christ total, donc aussi l'Eglise tout entière, de la terre, du purgatoire et du ciel qui s'offre surl'autel. Où l'on retrouve Marie au pied de la Croix, unie à l'offrande et à l'intercession de son Fils.L'Eglise Mère est mariale, elle est aussi eucharistique.Et cette réalité se déploie dans toute la vie liturgique de l'Eglise, dont elle est le sommet et lasource (Vat.2 " Constitution sur la sainte liturgie" n° 7).3) L'Eglise orante : la liturgieAyant reçu l'esprit d'adoption des fils, les baptisés deviennent ainsi ces vrais adorateurs quecherche le Père (Idem n°6). La vie liturgique gravite elle-même autour des sacrements, dont lecentre est l'Eucharistie, sacrement des sacrements et soleil de la religion catholique, où se livre enpersonne la Lumière du mondePour poursuivre la comparaison avec la vie naturelle, la prière liturgique est la respiration de lavie surnaturelle : elle est donc nécessaire aux baptisés de ce point de vue; elle est encore un dû : "L'Eglise, remplie des dons et de la vie de Dieu, se livre d'un mouvement intime et spontané àl'adoration et à la louange du Dieu infini, et par la liturgie, lui rend comme société le culte qu'elledoit" (Pie XII A1, 22. 9. 1956)Association Notre Dame de Chrétienté