DOSSIER SPIRITUEL - Notre-Dame de Chrétienté

C'est l'attentat d'Anagni (1303) qui porte la première atteinte aux solides relations entretenuesjusqu'alors, de façon permanente entre Rome et la France Deux siècles environ plus tard, laRéforme crée le schisme qui divise: l'Eglise, la famille, la société, les pouvoirs publics.Hélas, l'influence si salutaire de l'Ecole Française de spiritualité dû céder devant les assautsrépétés et l'infiltration rapide de l'esprit des Lumières dans tous les secteurs de la vie sociale.La Fille aînée connaît alors les années les plus sombres de son histoire. Les pires sauvageriesle disputent aux passions et aux intérêts les plus vils. Le Maréchal Lyautey dans son discoursde réception à l'Académie Française n'aura pas peur devant ce parterre de l'élite nationale dela 3ème République de stigmatiser notre tiédeur, voire notre indifférence à l'égard de notremerveilleuse histoire, " La France dit-il est le seul pays qui abhorre, déteste et maudit sonpassé, le plus glorieux assurément de tous les peuples ".À tourmente révolutionnaire passée, Napoléon Bonaparte ne veut pas reconnaître l'autoritésouveraine du pape ; il lui impose les " articles organiques " lors de la signature du Concordat.Il ira même jusqu'à le retenir prisonnier à Fontainebleau où lui-même quelques années plustard, sera condamné à abdiquer. " On ne se joue pas de Dieu " !Charles X fait fi des révélations cependant si pertinentes de la rue du Bac. Quinze jours plustard, il quittera le trône de France sous les huées et le sang coulera: " On ne se joue pas deDieu ".Napoléon III refuse de mettre à profit les opportuns conseils du Cardinal Pie, l'invitant: às'inspirer de l'Evangile dans la rédaction de la loi, à sanctifier les moeurs, à éclairerl'enseignement et à régler l'action gouvernementale sur des principes chrétiens. L'Empereurayant eu le front de lui riposter que le moment n'était pas favorable pour agir en ce sens,l'évêque de Poitiers lui répondit : " Si le moment n'est pas venu pour Jésus-Christ de régner,le moment n'est pas venu pour le gouvernement de durer ". Quelques mois après, NapoléonIII capitulait à Sedan: la prophétie de Saint Rémi venait de se réaliser. La justice immanentede la Providence se manifestait une fois de plus. " L'alliance avec la Sagesse Eternelle " avaitvécu.En notre fin de siècle décadent qui n'a que trop tendance à ne vivre que " pour le pain et lesjeux "comme au temps de Juvénal, la France affiche nettement son désir, à travers ses modesd'existence, d'expression et de culture que, pour elle non plus, les temps ne sont pasfavorables actuellement à retrouver cette alliance séculaire : Pauvre France, échapperas-tu auchâtiment mérité, comme Saint Rémi le prédisait avec angoisse à Clovis au baptistère deReims ?Pour se faire pardonner, tel l'enfant prodigue retournant vers son père " la fille aînée " semblerenouer avec sa mission séculaire " d'éducatrice des peuples ". Confiante en la mère demiséricorde, patronne de la France, elle prend chaque année la route de Chartres, pourimplorer la miséricorde du SeigneurNous autres, fils et filles privilégiées de " Celle qui est toute grandeur et toute foi, parcequ'elle est aussi toute charité " ne cessons pas de la supplier pour notre patrie charnelledéchristianisée, parce qu'elle est aussi toute Espérance ". Comprenons de plus en plusintensément la valeur de cette France éternelle dont nous sommes les héritiers, lesbénéficiaires. Utilisons le seul moyen auquel Dieu ne résiste pas, à savoir la prière, la prièreardente vers un même idéal pour nos familles et notre patrie, pour nos groupements àconstituer, à renforcer, pour notre société déchristianisée et notre Eglise écartelée.Nous la dirons peut être bien maladroitement cette prière " sur cette route droite…… toutpoudreux, tout crottés, la pluie entre les dents". Nous la balbutierons épuisés sans doute,avachis sur nos sacs à dos dans la cathédrale " entre le lourd pilier et cette montante voûte "Association Notre Dame de Chrétienté