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Cardio interventionnelle pour le praticien<br />

Sommaire<br />

22 • Indications<br />

de l’angiop<strong>la</strong>stie ad hoc :<br />

que disent les<br />

recommandations ?<br />

Luc Lorgis, Caroline Brulliard,<br />

Olivier Hachet, Philippe Buffet,<br />

Isabelle L’Huillier, Aurélie Gudjoncik,<br />

Yves Cottin<br />

26 • La voie radiale<br />

expose-t-elle vraiment<br />

le patient et l’opérateur<br />

à des doses de rayons<br />

supérieures ?<br />

Jean-Louis Georges<br />

31 • Prévention<br />

des complications<br />

hémorragiques<br />

en angiop<strong>la</strong>stie<br />

Nico<strong>la</strong>s Meneveau<br />

35 • Alcoolisation septale :<br />

résultats, indications<br />

Patrick Ohlmann<br />

37 • Congrès EuroPCR<br />

Paul Luporsi<br />

CONSENSUS CARDIO pour le praticien - N° 82 • Octobre 2012<br />

Traiter l’ischémie plutôt<br />

que <strong>la</strong> lésion<br />

Les résultats définitifs de l’étude FAME II viennent d’être présentés au<br />

Congrès de l’ESC à Munich et publiés simultanément dans le New Eng<strong>la</strong>nd<br />

Journal of Medicine. Il était difficile de passer sous silence les conclusions<br />

de cet essai qui devraient à terme modifier <strong>la</strong> prise en charge des patients coronariens<br />

stables. Le fait d’associer angiop<strong>la</strong>stie avec stent actif et traitement médical optimal réduit<br />

le risque de revascu<strong>la</strong>risation en urgence d’un facteur 8 par rapport au traitement médical seul. Le<br />

recours à un critère fonctionnel ischémique plutôt qu’anatomique permet donc de sélectionner les<br />

patients susceptibles de bénéficier d’une angiop<strong>la</strong>stie. A y regarder de plus près, ces résultats viennent<br />

compléter plutôt que contredire ceux de l’étude COURAGE dans <strong>la</strong>quelle seulement 85% des<br />

patients avaient bénéficié d’un test de détection ischémique non invasif.<br />

Pour mémoire, COURAGE n’avait pas montré de supériorité de l’angiop<strong>la</strong>stie sur le traitement médical<br />

optimal chez les patients coronariens stables. Dans FAME II, le traitement médical seul confirme<br />

qu’il est efficace chez les patients dont les lésions ne sont pas responsables d’une ischémie documentée<br />

par FFR. En outre, l’étude ancil<strong>la</strong>ire COURAGE-Nuclear montrait que les patients ayant une<br />

ischémie touchant plus de 10% du myocarde à <strong>la</strong> scintigraphie (un tiers des patients dépistés) bénéficiaient<br />

d’un geste d’angiop<strong>la</strong>stie. Une proportion importante de patients sans ischémie a donc<br />

été incluse dans COURAGE, alors que, rappelons-le, tous les patients randomisés dans FAME II avaient<br />

au moins une lésion fonctionnellement significative.<br />

Au-delà de l’enthousiasme évident qu’ont soulevé les résultats de FAME II dans <strong>la</strong> communauté cardiologique,<br />

il convient de rappeler que l’étude a été prématurément interrompue pour des raisons<br />

critiquables. La décision d’arrêter les inclusions a été portée sur des critères secondaires d’hospitalisation<br />

et de revascu<strong>la</strong>risation qui dans une étude menée « en ouvert » sont l’objet d’une certaine<br />

subjectivité. La décision d’hospitaliser ou de revascu<strong>la</strong>riser peut, en effet, être influencée par <strong>la</strong> perception<br />

qu’a l’investigateur des résultats de <strong>la</strong> randomisation : l’indication de revascu<strong>la</strong>risation sera<br />

plus facilement retenue chez les patients initialement traités médicalement.<br />

En outre, l’interruption prématurée d’une étude conduit souvent à une surestimation des bénéfices.<br />

Mais le plus regrettable est de penser que l’on a peut-être manqué là une belle occasion d’évaluer<br />

l’apport de l’angiop<strong>la</strong>stie en termes d’infarctus ou de décès chez le coronarien stable. Il faut<br />

espérer malgré tout que ce<strong>la</strong> suffise à convaincre les autorités, qu’en termes de service médical<br />

rendu, le recours à <strong>la</strong> FFR justifie son remboursement. Le problème économique n’est d’ailleurs pas<br />

le seul obstacle à l’usage de <strong>la</strong> FFR en pratique quotidienne. Le nombre annuel d’angiop<strong>la</strong>sties affiché<br />

par les centres est vu comme un critère de qualité. Pour <strong>la</strong> presse grand public (et les autorités),<br />

plus le volume d’angiop<strong>la</strong>sties d’un centre est important, meilleure est <strong>la</strong> qualité des soins qui y sont<br />

prodigués. Or, pratiquer une FFR revient, en pratique, à ne revascu<strong>la</strong>riser qu’un tiers des lésions testées.<br />

Enfin, <strong>la</strong>isser en p<strong>la</strong>ce, sur les données de <strong>la</strong> FFR, une lésion qui apparaît significative en angiographie<br />

demande souvent plus d’énergie à expliquer au patient qu’il est préférable de s’abstenir,<br />

que l’énergie déployée pour imp<strong>la</strong>nter un stent.<br />

Malgré ce<strong>la</strong>, les résultats de FAME II sont susceptibles de modifier notre pratique clinique courante<br />

à plus d’un titre : l’utilisation de <strong>la</strong> FFR est une technique <strong>la</strong>rgement appliquée, les résultats de<br />

l’étude sont pertinents d’un point de vue clinique, et surtout ils permettent de répondre à des problèmes<br />

jusque-là non résolus tout en justifiant le choix thérapeutique effectué. Mieux, FAME II<br />

apporte des preuves supplémentaires pour considérer <strong>la</strong> FFR comme le standard de soins chez les<br />

coronariens. Il ne reste plus qu’à faire en sorte de pouvoir appliquer cette stratégie à notre pratique<br />

quotidienne, comme le stipulent les recommandations européennes et américaines. ■<br />

Pr Nico<strong>la</strong>s Meneveau, rédacteur en chef<br />

CHU Jean-Minjoz, Besançon<br />

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