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Cardio interventionnelle pour le praticien<br />
30<br />
Evolution de <strong>la</strong> dosimétrie opérationnelle des opérateurs du CH de Versailles associée<br />
à <strong>la</strong> voie radiale quasi exclusive<br />
Dosimétrie sous tablier 2008 2009 2010 Δ<br />
Coro 653 703 782<br />
ICP 360 451 477 + 25%<br />
Total actes 1 013 1 154 1 259 + 20%<br />
% radiale 89 90 90<br />
Dose annuelle totale Hp (0,07) μSv 452 183 125<br />
des 4 op. principaux Hp (10) μSv 349 118 84<br />
Dose annuelle moyenne Hp (0,07) μSv 113 46 31 - 72%<br />
par opérateur<br />
Hp (10) μSv 87 30 21 - 76%<br />
Dose moyenne<br />
Hp (0,07) μSv 0,45 0,16 0,10<br />
opérateur par acte<br />
Hp (10) μSv 0,34 0,10 0,07<br />
Tableau 3.<br />
L’effet des mesures de radioprotection<br />
sur l’exposition par voie radiale<br />
➜ Réduire les doses émises<br />
Les mesures d’optimisation des doses totales émises, qui<br />
bénéficient à <strong>la</strong> fois au patient et au personnel, et les mesures<br />
individuelles de protection du personnel sont d’égale importance.<br />
Les nombreuses techniques de réduction des doses,<br />
rappelées dans les formations obligatoires des cardiologues<br />
interventionnels à <strong>la</strong> radioprotection, sont détaillées dans<br />
une <strong>revue</strong> récente (10) . Elles sont peu coûteuses, peu contraignantes,<br />
et ont des résultats spectacu<strong>la</strong>ires tout en préservant<br />
<strong>la</strong> qualité diagnostique de l’examen.<br />
➜ Mieux protéger l’opérateur<br />
Les mesures individuelles de radioprotection du personnel sont<br />
aussi capitales, et doivent être optimisées lorsqu’on travaille par<br />
voie radiale. Les différences observées entre les études de Lange<br />
et de Brasselet (2, 3) illustrent l’effet protecteur de ces mesures<br />
(Tableau 2). Dans <strong>la</strong> première, les PDS des ICP sont modestes (de<br />
l’ordre de 50 Gy.cm 2 ) et les doses reçues par l’opérateur sont élevées<br />
(de 110 à 166 μSv/examen), alors que c’est l’inverse dans<br />
l’étude de Brasselet (PDS élevés > 100 Gy.cm 2 , doses reçues par<br />
l’opérateur modérées, entre 41 et 69 μSv). L’explication réside<br />
certainement dans l’utilisation par l’équipe de Brasselet de dispositifs<br />
de radioprotection plus efficaces pour l’opérateur. Sontils<br />
pour autant optimaux, comme le titre de l’article le suggère ?<br />
Une vitre plombée haute, un écran plombé bas (équivalents à<br />
0,5 mm de plomb), un tablier de plomb, et des consignes pour<br />
que l’opérateur se tienne le plus éloigné possible du tube à<br />
RX paraissent un minimum.<br />
Dans notre centre, on y ajoute systématiquement pour tous les<br />
opérateurs le port d’un calot plombé, de lunettes plombées avec<br />
verres <strong>la</strong>téraux (prévention de <strong>la</strong> cataracte radique), l’utilisation<br />
systématique de prolongateurs de tubulure > 80 cm, et de façon<br />
récente, d’un injecteur automatique et d’un deuxième écran<br />
protecteur sur roulettes, les commandes de <strong>la</strong> table étant situées<br />
aux pieds du patient. Le résultat (Tableau 3) : il est possible d’utiliser<br />
quasi exclusivement <strong>la</strong> voie radiale droite avec des niveaux<br />
d’exposition très bas pour les opérateurs, < 0,10 μSv par acte et<br />
< 40 μSv par an (pour un seuil maximal toléré de 20 000 μSv), ce<br />
qui est sans commune mesure avec ce qui est rapporté dans <strong>la</strong><br />
littérature. ■<br />
Pour toute correspondance avec l’auteur<br />
jgeorges@ch-versailles.fr<br />
Ce qu’il faut retenir<br />
➜ La voie radiale n’expose pas le patient ou l’opérateur<br />
à des doses de radiations supérieures lorsque les opérateurs<br />
sont familiers avec cette voie ou dans les centres<br />
à haut volume de radiale : « La voie radiale irradie moins<br />
quand on <strong>la</strong> pratique beaucoup, et plus quand on <strong>la</strong> pratique<br />
peu ».<br />
➜ La sur-irradiation existe transitoirement lors du passage<br />
de <strong>la</strong> voie fémorale prédominante à <strong>la</strong> voie radiale<br />
prédominante, et il faut plusieurs mois pour que l’ensemble<br />
des opérateurs d’un centre maîtrise <strong>la</strong> technique<br />
spécifique de <strong>la</strong> voie radiale et stabilise les durées de<br />
scopie ou les doses de RX par cette voie.<br />
➜ La différence d’irradiation entre voie fémorale et<br />
radiale devient cliniquement négligeable lorsqu’un programme<br />
d’optimisation des doses est suivi.<br />
➜ Les opérateurs utilisant <strong>la</strong> voie radiale sont susceptibles<br />
de recevoir des doses de RX supérieures lors des<br />
coronarographies et surtout des angiop<strong>la</strong>sties coronaires.<br />
Ils doivent bénéficier de mesures de radioprotection<br />
individuelles maximales.<br />
CONSENSUS CARDIO pour le praticien - N° 82 • Octobre 2012