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Cardio interventionnelle pour le praticien<br />
28<br />
Etude RAY’ACT : différences entre voie radiale<br />
et fémorale des doses de RX au patient lors<br />
des interventions coronaires percutanées<br />
PDS en Gy.cm 2<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
Coronarographie Angiop<strong>la</strong>stie coronaire<br />
Pourcentage d'actes réalisés par voie radiale dans le centre<br />
Figure 1.<br />
< 50%<br />
radiale<br />
Voie fémorale<br />
Voie radiale<br />
59-79%<br />
radiale<br />
> 80%<br />
radiale<br />
< 50%<br />
radiale<br />
59-79%<br />
radiale<br />
> 80%<br />
radiale<br />
3 groupes selon le pourcentage d’actes réalisés par voie<br />
radiale, on s’aperçoit que les centres à faible volume de radiale<br />
(< 50%) ont effectivement une irradiation supérieure avec<br />
cette voie, alors que c’est l’inverse pour les centres à moyen<br />
(50-70%) ou haut volume (> 80%) de radiale (Figure 1). De<br />
plus, il existe une nette tendance, moins attendue, entre le<br />
niveau global d’irradiation toutes voies confondues et <strong>la</strong><br />
voie dominante, les centres à haut volume de radiale délivrant<br />
en moyenne des doses de RX beaucoup plus basses,<br />
tant pour <strong>la</strong> coronarographie que pour les ICP. Comme dans<br />
toute étude observationnelle, des biais sont possibles. Par<br />
exemple, on peut imaginer que dans un centre préférant en<br />
routine <strong>la</strong> voie fémorale, on réserve <strong>la</strong> voie radiale aux<br />
patients très obèses ou aux patients artéritiques polyartériels,<br />
ce qui pourra majorer le PDS des procédures par voie<br />
radiale. A l’inverse, un centre à haut volume de radiale réservera<br />
<strong>la</strong> voie fémorale aux chocs cardiogéniques, aux échecs<br />
de voie radiale, donc à des procédures potentiellement plus<br />
longues ou complexes et plus irradiantes. Cependant, étant<br />
donné le volume d’actes analysé dans RAY’ACT, il est probable<br />
que l’interaction observée entre <strong>la</strong> différence d’exposition<br />
radiale-fémorale et le volume d’actes réalisés par voie<br />
radiale ait d’autres explications, comme <strong>la</strong> courbe d’apprentissage<br />
de <strong>la</strong> voie radiale.<br />
L’expérience de notre centre va dans ce sens. Depuis fin 2001,<br />
nous suivons les paramètres d’exposition du patient aux<br />
radiations pour toutes les procédures consécutives de coronarographie<br />
et d’ICP, sans exclusion (6,7) . L’évolution sur les<br />
10 dernières années des PDS des angiop<strong>la</strong>sties coronaires<br />
est représentée sur <strong>la</strong> Figure 2. La période 2002-2005 est<br />
marquée par une augmentation considérable (+ 50%) des<br />
doses émises, qui débute exactement lors du passage à <strong>la</strong><br />
voie radiale (juillet 2002). Ce n’est qu’au bout de 3 ans que<br />
les PDS regagnent le niveau du 1 er semestre 2002, lorsque <strong>la</strong><br />
voie fémorale était quasi exclusive. Il semble réaliste d’im-<br />
Evolution des doses émises (PDS) pour les<br />
interventions coronaires percutanées réalisées<br />
entre 2002 et 2011 au CH de Versailles<br />
250<br />
200<br />
150<br />
100<br />
50<br />
0<br />
Passage à <strong>la</strong><br />
voie radiale<br />
2002<br />
P<strong>la</strong>n d'optimisation<br />
des doses RX<br />
Changement<br />
salle Coro<br />
S1 2002<br />
S2 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011<br />
puter l’augmentation transitoire des PDS à <strong>la</strong> seule courbe<br />
d’apprentissage de <strong>la</strong> voie radiale droite, aucune autre modification<br />
de pratique, d’équipement ou d’opérateurs n’ayant<br />
été enregistrée dans cette période.<br />
La deuxième période (2006-2007) montre l’effet spectacu<strong>la</strong>ire<br />
d’un programme simple de réduction des doses, dont<br />
les modalités ont été publiées (8) (Figure 3) et sont rappelées<br />
dans l’encadré ci-dessous. La dernière baisse de PDS (2008-<br />
2009) correspond au changement d’équipement radiologique<br />
qui a permis, entre autres, de réduire les flux d’images en graphie<br />
de 15 images/sec à 7,5 images/sec. Durant ces 10 ans, le<br />
pourcentage de voie radiale n’a cessé d’augmenter, se stabilisant<br />
à 90%, et les différences de doses de RX entre <strong>la</strong> voie<br />
radiale et fémorale se sont inversées. Il est donc tout à fait<br />
possible de réaliser l’ensemble de son activité de cardiologie<br />
interventionnelle coronaire en privilégiant <strong>la</strong> voie radiale et<br />
en exposant le patient à des doses de RX très faibles, 5 à<br />
10 fois inférieures aux valeurs habituelles de référence (9) .<br />
Mesures d’optimisation des doses au patient mises<br />
en p<strong>la</strong>ce au CH de Versailles depuis janvier 2006<br />
1. Formation à <strong>la</strong> radioprotection pour les opérateurs<br />
et les IDE<br />
Médiane<br />
25 e p<br />
75 e p<br />
Moyenne<br />
2. Recommandations :<br />
a. Faibles flux de RX en scopie (en 2006 : 6,25 images/sec; depuis<br />
2009 7,5 images/sec) et graphie (en 2006 : 12,5 images/sec;<br />
depuis 2009 7,5 images/sec)<br />
b. Champ <strong>la</strong>rge de 23 cm<br />
c. Collimation maximale<br />
d. Distances tube/patient/détecteur optimisées<br />
e. Pas de ventriculographie systématique<br />
(nombre de séquences, angu<strong>la</strong>tion des incidences <strong>la</strong>issées libres)<br />
Niveau de<br />
référence<br />
Figure 2. Effet de <strong>la</strong> courbe d’apprentissage de <strong>la</strong> voie radiale<br />
et du programme d’optimisation des doses.<br />
CONSENSUS CARDIO pour le praticien - N° 82 • Octobre 2012