Etats généraux de l'enseignement du français en Afrique ...

LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE FRANCOPHONEEn outre, la résonance scientifique de ce événement ne peut échapper à personne.En effet, l’on s’accorde à reconnaître que la situation générale du français, et plussingulièrement, son enseignement se dégrade dans tous les pays où cette langue,institutionnellement, fonctionne à la fois comme langue officielle et langued’enseignement. Des interventions urgentes sont donc nécessaires en termes deconceptualisation de nouveaux paradigmes pédagogiques dans une approche depolitique éducative audacieuse intégrant des innovations des temps présents.Cependant, les plus diserts et les plus acerbes parmi les critiques ne manqueront pas denous poser la question stratégique suivante :Quelle est, sur le plan des contenus, l’originalité des présents États généraux liés à ladynamique d’ensemble du français ?Y a-t-il dans les dossiers de notre conférence des éléments novateurs qui renouvellentla portée du questionnement sur l’enseignement du français, son épistémologie etmême sa prospective. Car, en 1997, sous l’égide de l’Agence universitaire de laFrancophonie, s’étaient tenus à Hué au Vietnam, les Assises de l’enseignement du et enfrançais en tant que manifestation scientifique accompagnant le Sommet de Hanoi. LesAssises de Hué représentaient dans l’approche stratégique de la Francophonie, le pointde convergence et de formalisation politique des analyses, réflexions et propositionsrecueillies à travers les concertations tenues à cet effet.Ces Assises avaient donc permis l’appréhension des situations d’enseignement/apprentissage du français dans toutes les régions de la Francophonie en même tempsqu’elles avaient rendu possible la formulation de recommandations saisies sous l’angled’une politique prospective d’aménagement du plurilinguisme en Francophonie.Comment, aujourd’hui, à Libreville, légitimer la démarche africaine de revisiter laproblématique de l’enseignement du français dans le cadre des États généraux ?Notre démarche, notre questionnement sur la dynamique du français en terre africaineest légitime et fonde l’exigence d’un renouvellement épistémologique dans nospratiques d’enseignement/apprentissage du français.En effet, les Assises de Hué, réexaminées, ce jour, à la faveur de la distance qu’impose letemps, comportent, à mon avis, le défaut de leur qualité.Les contextes diffèrent sensiblement.En 1997, la Francophonie politique était engagée dans le cycle des négociations del’Uruguay-Round qui devaient aboutir à la création de l’Organisation mondiale duCommerce (OMC). Il fallait se mobiliser pour justifier une démarche francophone enfaveur des priorités culturelles et linguistiques. Le discours du Président François et esttoujours notre concept opératoire. Celui qui signifie, pour nous francophones, notreexigence d’œuvrer pour une mondialisation humanisée.48LIBREVILLE (GABON), 17 AU 20 MARS 2003