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Etats généraux de l'enseignement du français en Afrique ...

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LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE FRANCOPHONEindivi<strong>du</strong>elles, <strong>de</strong>s professeurs et <strong>de</strong>s élèves. La transmission <strong>du</strong> savoir fait <strong>de</strong> la langue,<strong>de</strong>s langues, le véhicule d’une communication qui assure le passage <strong>de</strong> relais d’unegénération à l’autre, à l’intérieur <strong>du</strong> système é<strong>du</strong>catif.Avec une vivacité qui m’a impressionnée, vous avez examiné les questions que pos<strong>en</strong>taujourd’hui l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s langues et leurs supports. Pour vous, désigner le mot <strong>de</strong>« forces vives », que l’on emploie souv<strong>en</strong>t à propos <strong>de</strong>s syndicats, est bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>u parce quela vigueur a été la règle, y compris quand elle <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drait <strong>de</strong>s contestations ou <strong>de</strong>scontradictions. Les différ<strong>en</strong>ces d’approche ont donné à l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s débats un élandont témoign<strong>en</strong>t les vingt-cinq propositions citées parmi les c<strong>en</strong>t quatre-vingt-six quiont été formulées, <strong>en</strong>semble impressionnant d’initiatives à la fois critiques et novatrices.Vous êtes, me semble-t-il, les initiateurs d’une véritable révolution tranquille car vouspréconisez, chacun à sa place, <strong>de</strong> nouvelles stratégies et <strong>de</strong> nouveaux outils.Cette annonce d’une exigeante nouvelle étape ne marque pas plus une clôture que lepremier jour <strong>de</strong> ces États généraux n’a constitué un véritable début, si on regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> prèsla signification <strong>de</strong> cette circonstance. Bi<strong>en</strong> sûr, il y a eu <strong>de</strong>s organisateurs, <strong>en</strong> premierlieu, l’Ag<strong>en</strong>ce intergouvernem<strong>en</strong>tale <strong>de</strong> la Francophonie, et avec elle, dans cettesolidarité perman<strong>en</strong>te qui caractérise désormais notre action, l’Ag<strong>en</strong>ce universitaire <strong>de</strong>la Francophonie, et aussi la Fédération internationale <strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong> français. Maisle mot d’ « États généraux », qui n’a pas été choisi au hasard, et dont le principe a étérespecté, signifie bi<strong>en</strong> autre chose. Se p<strong>en</strong>chant sur la notion d’États généraux <strong>de</strong>puisson émerg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1989, <strong>en</strong> France, un philosophe, <strong>en</strong> exergue à d’autres États générauxqui se t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Sorbonne autour <strong>de</strong> l’héritage <strong>de</strong> Freud, disséminé puis repris, parfoisdans le conflit, par différ<strong>en</strong>tes écoles, indiquait : « Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s appar<strong>en</strong>ces formelles oustatutaires, il est difficile <strong>de</strong> savoir qui appelle à <strong>de</strong>s États généraux et qui au fond jamaisles convoque. À celles et ceux qui ont le pouvoir appar<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lancer un appel à <strong>de</strong>s Étatsgénéraux, il ne leur échappe pas que déjà ils répon<strong>de</strong>nt, déjà ils ont <strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>du</strong> un appeldont il revi<strong>en</strong>t justem<strong>en</strong>t aux États généraux, eux-mêmes, <strong>de</strong> déterminer et la source etle s<strong>en</strong>s, le quoi et le qui. » 1Le qui, ce sont ceux qui ont organisé, avec <strong>de</strong>s efforts constants, cette importantemanifestation. Ils ont répon<strong>du</strong> à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> collective qu’exprimait chacune <strong>de</strong>sorganisations auxquelles vous êtes liés, et avec elle ceux qui viv<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>du</strong>français <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong>. Demain, et c’est ce qui me fait parler <strong>de</strong> trait d’union, vousprolongerez l’expression <strong>de</strong> cette volonté collective <strong>en</strong> <strong>en</strong> faisant le principe d’unemutation <strong>du</strong> système é<strong>du</strong>catif, <strong>de</strong> la formation initiale et <strong>de</strong> la formation continue, pourque les langues d’<strong>Afrique</strong> et la langue française soi<strong>en</strong>t mieux <strong>en</strong>seignées et mieuxparlées.Le quoi nous amène à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce qu’il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> la question <strong>du</strong> français. Vous avezposé cette question, non <strong>en</strong> l’isolant <strong>de</strong> façon artificielle, mais <strong>en</strong> la mettant <strong>en</strong> relationavec les premières composantes <strong>de</strong> la consci<strong>en</strong>ce linguistique <strong>de</strong>s Africains que sont leslangues nationales. Vous avez eu le courage <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> soumission <strong>de</strong>s langues les unesaux autres, <strong>de</strong> révolte, <strong>de</strong> bataille acharnée. Vous avez dit que la Francophonie avait puêtre perçue comme une machine <strong>de</strong> guerre. Ces mots, ces expressions que j’ai relevés nesont pas que métaphores. Ils parl<strong>en</strong>t aussi <strong>de</strong> ce que tram<strong>en</strong>t les langues et les cultures82LIBREVILLE (GABON), 17 AU 20 MARS 2003

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