Robert Cerruti, Les cinÃ©mas de Nyon des origines Ã nos jours

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LE PHARE, 1928-1984Dès les années 1910, les cinémas permanents ont le vent en poupedans notre pays et Nyon n'échappe pas à ce phénomène. De 1912 à1927, une dizaine de demandes d'implantation sont adressées à lacommune. Elles sont généralement repoussées par nos édiles. Au débutde l'année 1928, la ville est déjà dotée de deux établissementscinématographiques quand une nouvelle demande de construction estformulée pour le futur cinéma Le Phare-Variété, première appellationfigurant sur les plans de construction d’avril 1927, signés parl’architecte Edmond Donzé ; Le Landeron.68. Façade du cinéma Le Phare-Variété 160 .160 ACN BLEU K-321.35.- 108 -
Ce projet est fortement combattu par les autorités et les sociétéslocales car il arrive à un moment chargé de projets immobiliers, liés à laculture et aux activités des sociétés nyonnaises : construction d'unesalle communale, transformation du théâtre municipal afin qu'il puisseaussi fonctionner comme cinéma, modification de la salle de gymnastique.A cela s’ajoute les craintes que suscite toujours le cinématographe.Pour beaucoup ce nouveau moyen d'expression peut dépraverle peuple et surtout les jeunes par ses vues immorales et violentes, touten soutirant de l'argent aux pauvres gens.Séance municipale du 17 avril 1928 : Abordant la question dubâtiment projeté par M. Donzé du Landeron, à la rue Perdtemps, en vued'y créer un cinématographe pour le compte de M. Charles Pécaut, àLausanne, la Municipalité décide de faire opposition au projet enréservant expressément son droit de limiter les représentations decinéma, s'il venait à être mis à exécution 161 .Séance municipale du 23 avril 1928 : L'Union des sociétésnyonnaises transmet à la Municipalité la résolution suivante votée parson assemblée du 18 courant, concernant la création d'un nouveaucinéma à la rue de Perdtemps : 1° Considérant que l'équilibre financierde la construction de la grande salle exige la transformation du théâtreactuel en cinéma et la cession ultérieure de l'exploitation du théâtre àla nouvelle société de la grande salle ; 2° Que la création à Nyon d'uneautre et nouvelle salle de cinéma n'est ni utile ni désirable, l'assembléeprie la Municipalité : a/ de s'opposer à la construction d'une nouvellesalle ;b/ de prendre toute décision utile pour aboutir à latransformation immédiate du théâtre en cinéma conformément au vœuxémit le 20 octobre dernier par l'Union ; elle décide, en outre, quechaque Société affiliée à celle-ci fera une opposition individuelle aunouveau projet. Après discussion, la Municipalité, qui a déjà décidé defaire opposition à ce dernier charge M. Ernest Saüberlin, architecte, defaire une étude de la transformation éventuelle du théâtre en cinémaet demande au Département militaire et des assurances de bien vouloirdéléguer l'un des fonctionnaires du Contrôle des installationsélectriques et industrielles, pour donner des directives à cet architecte162 .Aux oppositions de la Municipalité et de l'Union des sociétésnyonnaises, s'ajoute encore celle de la commission de salubrité qui161 ACN BLEU A-82, p. 396, 17 avril 1928.162 ACN BLEU A-82, pp. 401-402, 23 avril 1928.- 109 -
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