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Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

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comme en témoigne cet article qui reprend <strong>de</strong>s observations ironiquesparues dans un journal parisien.Le cinématographe.On a quelque peine à comprendre pourquoi tantd’honnêtes gens accusent le cinématographe <strong>de</strong>démoraliser le peuple. Evi<strong>de</strong>mment les scènes qui sedéroulent sur l’écran ne sont pas tou<strong>jours</strong> spirituelles; il arrive même qu’elles n’aient pas unextrême intérêt. Mais d’une façon générale, leniveau <strong>de</strong> la production dramatique est-il sensiblementsupérieur ?Le certain, c’est que la plupart <strong>de</strong>s aventures,gaies ou tristes, dont les auteurs <strong>de</strong> films nousoffrent le spectacle, se terminent d’une manière nonpas seulement très morale, mais très édifiante. Audénouement, la vertu est récompensée et le vicepuni avec une parfaite ponctualité.La raison en est d’ailleurs toute commerciale. Unfilm est vraiment bon, c’est dire assuré d’un grossuccès <strong>de</strong> vente, que s’il peut être projeté indifféremment<strong>de</strong>vant tous les publics et chez tous lespeuples. Car rien n’est plus international que lecinéma.Il en résulte que les spécialistes du genre,appréhendant l’ombrageuse censure anglo-saxonne,s’appliquent <strong>de</strong> leur mieux à n’alarmer aucunepu<strong>de</strong>ur. Pas <strong>de</strong> situation risquée, pas <strong>de</strong> gestelibertin dont un clergyman ou une jeune miss pourraients’émouvoir.S’il faut vous donner une idée <strong>de</strong> la surveillanceexercée dans certains pays sur la surveillancecinématographique, apprenez nous dit dans le« Journal» Gustave Téry, que le Censeur <strong>de</strong>s filmsen Pennsylvanie vient <strong>de</strong> fixer à trois piedsmaximum la longueur <strong>de</strong>s baisers. Vous enten<strong>de</strong>z,n’est-ce pas, que si <strong>de</strong>ux personnages <strong>de</strong> sexedifférent s’embrassent sur l’écran, la partie <strong>de</strong> laban<strong>de</strong> où se trouve figurée leur étreinte ne doit pasmesurer plus d’un mètre. Un baiser d’un mètre dixserait inconvenant ; d’un mètre vingt, il <strong>de</strong>viendraitimpudique...Ne criez pas au puritanisme : en somme, un baiserd’un mètre, c’est déjà très gentil.J.N., 22 juillet 1914.-44-

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