Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

enchanteresse disparaît. C'est le défilé des asiles pour buveurs,enfants de buveurs, arrestation de l'un d'eux, assassin dans unmoment de folie ! La séparation d'avec l'épouse est touchante. Laprison, le remord, que tout cela vous impressionne ! On y pensependant des semaines, mais surtout personne, oh ! mais plus une âmene songerait à déposer autre chose dans l'urne qu'un OUI partant dufond du cœur.H. Berger.J.N., 12 février 1930.En décembre 1930, le Phare présente le célèbre péplum produit parla Metro-Goldwing-Mayer « Ben-Hur » (Fred Niblo, USA, 1926) avecRamón Novarro (Ben-Hur), Francis X. Bushman (Messala), « Ben-Hur,prince juif qui a refusé de collaborer avec l’occupant romain dans laPalestine du 1 er siècle, est condamné aux galères. Adopté par le tribunQuintus Arrius, dont il sauve la vie, il va affronter dans le cirque sonex-ami, le Romain Messala qui l’a trahi. Vainqueur, il saura, grâce àJésus, trouver la paix » 174 .Vu l’importance de ce film et afin d’assurer une participationmassive des habitants des villages desservis par la ligne du train Nyon-St-Cergue, un horaire exceptionnel est offert le samedi soir avec arrêtà toutes les stations. D’autre part, un autobus relie spécialement Nyon-Gingins. Ce superbe film muet est à nouveau accompagné de bruitssynchronisés, comme le veut la tradition de l’établissement.M. Penveyres est fort probablement l’auteur de ces bruitages. Son filsErnest m’a expliqué la façon utilisée par son père pour obtenir certainseffets sonores. Derrière l’écran de projection des chaînes sonttraînées sur le plancher, imitant le bruit des rameurs enchaînés. Leroulis de la mer est imité avec de la grenaille déplacée dans un récipientet les combats à l’arme blanche sont produits en frappant avec unepièce métallique des lames de fer suspendues.Tous les Nyonnais de l’époque ont connu M. Penveyres et son épousequi ont oeuvré dès le début et pendant de très nombreuses années pourle Phare, qui deviendra le Rex en 1940. Leurs tâches consistaient aucontrôle et poinçonnage des billets, au placement des spectateurs, quisuivaient la petite lampe de poche dirigée vers le sol pour signaler lecheminement, ainsi qu’aux multiples travaux de conciergerie etd’entretien. M. Penveyres s’occupait aussi de la publicité du cinéma dansla presse locale. Il était lui-même employé comme compositeurtypographe à l’imprimerie du Courrier de la Côte.174 D.M.F. 2000, p. 80.- 126 -