Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

Le 10 octobre 1914 : M. Lenta, propriétaire du Cinéma Moderne,prie la Municipalité de revenir sur son interdiction concernantl'ouverture de son établissement pendant la crise actuelle & sollicitel’autorisation pour donner une représentation par semaine. Aprèsdiscussion, la Municipalité décide de se renseigner sur ce qui se fait àLausanne, à Vevey et à Genève 54 .Un mois plus tard : Rapportant sur les objets traités à la séance du15 courant du Comité de l'Union des principales communes vaudoises, àLausanne, M. le Syndic annonce qu’à Lausanne et Vevey les cinémas ontété à nouveau ouverts, leur fermeture n'étant pas justifiée par unedisposition légale. Dans ces conditions, la Municipalité décided'autoriser M. François Lenta à ouvrir son établissement une fois parsemaine, le dimanche 55 .A la fin de l'année, on se préoccupe à nouveau de la fréquentationdes écoliers : Le Directeur des Ecoles attire l'attention de la Municipalitésur l'abus des séances cinématographiques que commet uncertain nombre d'enfants des écoles primaires et sur le fait que la plusgrande partie d'entre eux se rendent au Cinéma Moderne sans êtreaccompagnés des parents, ce qui est contraire aux décisions municipalesprises à ce sujet. La Section de Police, qui s'est occupée de l'affaire,trouve que M. Goumaz exagère un peu, attendu que, d'après le brigadierde police Morel, M. Lenta, propriétaire du Cinéma Moderne, tient lamain à l'observation des règles qui lui sont imposées. Néanmoins unavertissement sera adressé à ce dernier ; la police a du reste déjà étéchargée par M. Badel d'interdire l'entrée du cinéma aux enfants deparents assistés, de façon qu'ils ne gaspillent pas le maigre argentqu'ils pourraient gagner pendant l'époque critique actuelle, et qu'aucontraire, ils l'apportent à la maison 56 .L’activité des deux cinémas nyonnais se ressent fortement deseffets de la guerre. Pourtant, M. Lenta organise pour la première foisune projection en plein air à l’occasion de la Fête nationale de 1915.C’est sous la voûte des grands arbres de la Promenade des Marronniersque la population peut admirer, après les discours de circonstance etles intermèdes musicaux de l’Instrumentale, un « Guillaume Tell »produit en 1914 par Lémania-Film, Genève. Une plaquette avecprogramme général de la journée et texte explicatif de la projection54 ACN BLEU A-74, p. 478, 12 octobre 1914.55 ACN BLEU A-74, p. 483, 19 octobre 1914.56 ACN BLEU A-74, p. 518, 30 novembre 1914.-48-