scientifiques ou techniques, ou <strong>de</strong> formation professionnelle; simplementrécréatif, il est, par excellence, le moyen <strong>de</strong> délassement <strong>de</strong>s massespopulaires comme aussi <strong>de</strong> l'élite intellectuelle, procurant à tous un agréableet utile dérivatif aux soucis <strong>de</strong> l'existence trépidante <strong>de</strong> notre époque. Nousn'aurons gar<strong>de</strong> d'omettre qu'il constitue, lorsqu'on en use avec mesure etdoigté - ce qui n'est pas tou<strong>jours</strong> le cas, - un <strong>de</strong>s meilleurs moyens <strong>de</strong>propagan<strong>de</strong> dans la lutte entreprise par les pouvoirs publics et par lesassociations privées, contre les plaies sociales telles que, par exemple latuberculose, l'alcoolisme, les maladies vénériennes, la prostitution, etc. etcontre la plus terrible d'entre elles: la guerre. […]La question, elle en vaut la peine, a souventes fois été agitée <strong>de</strong> savoirquelle est la répercussion que peut avoir le cinématographe sur la criminalité,tout particulièrement dans les milieux <strong>de</strong> la jeunesse. […]Ici, une première remarque s'impose. Le cinématographe - et c'est précisémentla cause essentielle <strong>de</strong> son succès - en présentant à l'écran <strong>de</strong>s imagesanimées, dans une ambiance propre à donner l'illusion <strong>de</strong> la réalité, frappel'imagination au plus haut <strong>de</strong>gré. […]La lecture d'un ouvrage, quel qu'il soit, ou d'un article d’un journal,n'exerce jamais sur l'esprit d'une gran<strong>de</strong> masse une influence aussi profon<strong>de</strong>qu'un film habilement présenté. Par voie <strong>de</strong> conséquence, les mauvais filmsauront, cela va sans dire, un effet autrement plus néfaste que la mauvaiselittérature. […]Jusqu'il y a une dizaine d'années, les romans d'un goût douteux, lesromans dits policiers, notamment, constituaient à eux seuls la partie la plusimportante <strong>de</strong>s programmes cinématographiques. Or, pourrait-on contesterl'influence pernicieuse <strong>de</strong> tels spectacles ? Nous ne le pensons pas. Présenterpubliquement, <strong>de</strong>vant une assemblée comportant, à côté d'autres, <strong>de</strong>s enfants,<strong>de</strong>s adolescents, ou <strong>de</strong>s gens moralement ou intellectuellement diminués, <strong>de</strong>ssujets dans lesquels <strong>de</strong>s actes criminels sont disséqués jusque dans leursmoindres détails, parfois même glorifiés, constitue une leçon <strong>de</strong> chosesterriblement suggestive, dont les conséquences ne peuvent être que néfastes.Aussi le résultat ne s'est-il point fait attendre et <strong>de</strong> nombreux exemples ontdémontré que certains maîtres <strong>de</strong> l’écran étaient tout simplement passés aurang <strong>de</strong> professeurs ès-cambriole, formant <strong>de</strong>s élèves ayant une activitédélictueuse, empruntant à <strong>de</strong>s films vus les raffinements du ciné-roman. Il futun temps où véritablement le cinématographe était une école du crime.Ceci appartient heureusement au passé, une amélioration très sensible, ànotre avis, se manifestant dans ce domaine tout au moins. Sous l'influence <strong>de</strong>la presse - les critiques cinématographiques peuvent jouer là un rôle prépondérant- grâce au public lui-même, qui, en plus d'une occasion, a suintervenir - et il le peut <strong>de</strong> la façon la plus effective en portant un coup droitaux recettes <strong>de</strong>s directeurs inconscients - grâce aussi aux mesures <strong>de</strong> policeintervenues, les films pouvant inciter à <strong>de</strong>s actes criminels ont diminuéjusqu'à presque disparaître. Ceux qu'on peut encore trouver revêtent uneforme largement atténuée, et ne sont plus guère présentés que dans quelquesétablissements <strong>de</strong> troisième ordre.Si donc le mal subsiste, c'est dans une proportion ne constituant plus ledanger grave d'autrefois. […]C’est ce que nous allons examiner rapi<strong>de</strong>ment sur la base <strong>de</strong> notreexpérience et d'une enquête que nous avons faite <strong>de</strong>puis un an dans lesmilieux <strong>de</strong> jeunes délinquants âgés <strong>de</strong> 10 à 20 ans.<strong>Les</strong> chiffres qui suivent donneront une idée assez exacte <strong>de</strong> l'influence quepeut avoir le cinéma sur la criminalité. Le 30% <strong>de</strong>s jeunes gens interrogés -nous rappelons qu'il s'agissait <strong>de</strong> délinquants - n'étaient jamais allés aucinématographe, tandis que le 70% avaient vu plusieurs, quelques -unsmêmes, <strong>de</strong> nombreux films. Fait curieux, c'est parmi ceux pour lesquels le- 116 -
cinéma était totalement inconnu que nous avons trouvé les cas les plus graves(vols très importants, actes délictueux répétés, etc.). […]Poussant plus avant <strong>nos</strong> investigations, nous avons cherché à déterminerle genre <strong>de</strong> spectacles cinématographiques auxquels ces enfants avaientassisté. Alors que 6% d'entre eux n'avaient gardé aucun souvenir précis <strong>de</strong>sfilms vus par eux, le 48% n'avaient vu que <strong>de</strong> bons films, n'ayant exercé sureux aucune mauvaise influence. (Il s'agit <strong>de</strong> documentaires instructifs, <strong>de</strong>comiques ou <strong>de</strong> contes <strong>de</strong> fée). Par contre, 16% avaient eu l'occasion d'assisterà <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> mauvais goût, dépourvus <strong>de</strong> caractère moral, quand ilsn'étaient pas tout simplement immoraux. Ces films ne pouvaient avoir qu'unemauvaise influence sur <strong>de</strong>s esprits non encore formés.Nous avons cherché enfin quel rôle le cinématographe pouvait avoir jouéquant au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> perversion atteint par cette jeunesse et dans quelleproportion le 7e art entrait, soit directement, soit indirectement, comme causedéterminante <strong>de</strong> la commission d'actes délictueux. […]Dans un seul cas, un petit cambrioleur s'est inspiré d'une scène <strong>de</strong> cinématographeet y a puisé <strong>de</strong>s éléments propres à lui servir dans l'accomplissement<strong>de</strong> ses méfaits.Quant à ceux ayant assisté à la présentation <strong>de</strong> mauvais films il s'agit,pour la plupart, d'éléments se recrutant parmi les plus tarés, dont le genre <strong>de</strong>vie déplorable est dû essentiellement à <strong>de</strong> l'atavisme ou à un défaut complet<strong>de</strong> surveillance. […]Le cinématographe est une <strong>de</strong>s inventions mo<strong>de</strong>rnes les plus belles et lesplus utiles. Sa production étant énorme, il est clair qu'elle ne peut qu'êtred'inégale valeur. A côté d'œuvres magnifiques, <strong>de</strong> véritables chefs-d'œuvre,source <strong>de</strong> beauté et d'art, il est <strong>de</strong>s films médiocres ou franchement mauvais,dont les effets sont nuisibles et peuvent entraîner au mal les esprits faibles.La littérature et le théâtre ne sont-ils pas logés à la même enseigne ?En matière <strong>de</strong> conclusion, nous dirons que les mesures préventives prisespartout en Suisse permettent aux autorités responsables d'intervenirutilement, <strong>de</strong> suppléer le cas échéant, à la carence <strong>de</strong> directeurs <strong>de</strong> sallesinconscients - ce sont en général tou<strong>jours</strong> les mêmes et ils sont une minorité -et <strong>de</strong> ramener à <strong>de</strong>s proportions humainement possibles les dangers ducinéma, lorsqu'il en présente.R. JaquillardJ.N., 5 octobre 1928 168 .Le journal fait écho à la discussion en publiant quelques donnéesstatistiques reprises à une source inconnue et commentée <strong>de</strong>ux <strong>jours</strong>plus tard en fonction <strong>de</strong> la situation locale.168 Cet article fut repris <strong>de</strong>ux ans plus tard avec <strong>de</strong>s variantes, mais en gros avec la mêmeargumentation dans la Revue internationale <strong>de</strong> l’enfant (Genève) <strong>nos</strong> 55-56, juillet-août 1930, pp. 1-10, sous le titre <strong>de</strong> « Le Cinématographe et l’Enfance criminelle ». On y apprend que l’enquête surlaquelle repose les considérations <strong>de</strong> l’auteur avait été menée sur environ 150 jeunes délinquants etque le canton <strong>de</strong> Vaud compte alors, pour 350'000 habitants, « 45 cinématographes, répartis àraison <strong>de</strong> 28 dans les villes, et 15 dans les contrées rurales. D’où il résulte que l’on trouve ici uncinématographe pour 4'500 habitants dans les centres urbains et un pour 15'000 habitants à lacampagne ». Information communiquée à l’auteur par Roland Cosan<strong>de</strong>y, août 2008.- 117 -
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