Le film sonoreLa <strong>de</strong>stinée du cinéma va-t-elle changer ? C’est bien possible, ensuite<strong>de</strong> la découverte du film parlant ou plutôt du film sonore, dont M. JeanAllary [journaliste et écrivain, 1894-1959] parle avec une indiscutablecompétence dans le <strong>de</strong>rnier numéro <strong>de</strong> l’ « Europe nouvelle ». Mais cettedécouverte présente-t-elle un réel avantage ?Notons d’abord que dans les films nouveaux, la partition est inscritesur la ban<strong>de</strong>, louée avec elle, et que par conséquent l’orchestre <strong>de</strong>s salles<strong>de</strong>vient inutile. C’est 130'000 orchestres qui protestent contre lenouveau procédé. Puis les plus fameux artistes <strong>de</strong> l’écran sont atteints.Car telle star au sourire d’ange peut possé<strong>de</strong>r une voix <strong>de</strong> cor<strong>de</strong> à puits ;voici toute une révision <strong>de</strong> valeurs qui s’impose.En outre, le public européen ne préférera les films parlants aux filmsmuets, que s’il en comprend les paroles. Or, les dialogues <strong>de</strong>s filmssonores américains sont naturellement en anglais, et le bon public ducontinent n’y entendra goutte. Quant à éditer <strong>de</strong>s films sonores français,allemands, italiens, il n’y faut point songer, les Américains quidétiennent le droit d’utiliser et vendre le procédé, tiennent la dragéehaute ; et les firmes européennes, dont le marché est beaucoup moinsvaste que celui <strong>de</strong>s firmes américaines, ne peuvent guère assumer cettenouvelle charge.Verrons-nous donc <strong>de</strong>s torrents <strong>de</strong> films sonores américains déferlersur l’Europe et noyer les productions nationales ? La question inquiètetout spécialement les producteurs britanniques qui ne peuvent opposerau flot envahisseur la barrière <strong>de</strong>s langues nationales.Mais ce qu’il ne faut point oublier, c’est que l’impression artistiqueproduite par une œuvre est en raison inverse <strong>de</strong>s ressources qu’elleemploie. La règle <strong>de</strong>s trois unités a imposé aux classiques cettemagnifique discipline qui aida leurs œuvres à défier les attaques dutemps ; la peinture a commencé <strong>de</strong> décliner avec l’emploi facile <strong>de</strong> l’huile.Le jour où le cinéma ne sera plus qu’un enregistrement photographiquedu réel, sa valeur artistique <strong>de</strong>viendra nulle. Cette victoire remportéesur le silence risque fort <strong>de</strong> tuer l’art du silence.« Journal <strong>de</strong> Genève »J.N., 1 er mars 1929.Le 6 avril 1930, une importante votation fédérale (obligatoire àl'époque) sur la réforme du régime <strong>de</strong>s alcools est organisée afin <strong>de</strong>taxer la vente <strong>de</strong>s alcools forts. Le Conseil fédéral en recomman<strong>de</strong>vivement l’acceptation. Une campagne <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure est lancéeafin que le nouveau régime <strong>de</strong>s alcools obtienne la majorité <strong>de</strong>s voix dupeuple et <strong>de</strong>s cantons. Un film <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> est réalisé par la maison<strong>de</strong> production zurichoise Praesens, avec le soutien du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> laConfédération, M. Jean-Marie Musy. Des projections <strong>de</strong> « Quand lesfruits mûrissent », intitulé « Schnaps » en Suisse alleman<strong>de</strong>, sont- 124 -
organisées dans tout le pays. Après une séance au Mo<strong>de</strong>rne le 10 mars,le film passe au Phare le 3 avril, précédé d'une introduction <strong>de</strong>M. Paschoud, conseiller d'Etat et <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Muralt, conseiller national.Dans les villages vaudois, il est montré soit dans les salles <strong>de</strong> communeou d'auberge, soit dans les églises, le Comité d'action vaudois mettant àdisposition le film et le projecteur, avec un opérateur.Autour d’un filmPendant cette <strong>de</strong>rnière semaine, les cours complémentaires, lespost-scolaires <strong>de</strong> Lausanne ont eu le privilège <strong>de</strong> voir le film contrel’abus du schnaps préparé par les soins <strong>de</strong> l’autorité fédérale. <strong>Les</strong>pectacle dure une heure et quart. C’est une suite <strong>de</strong> tableaux d’unetelle suggestion que l’on sort absolument convaincu presqueenthousiasmé par la sainte cause.A vrai dire, toutes les scènes vécues s’adaptent peu à notrecanton où le vin prime sur toutes les autres boissons alcooliques ;mais dans certaines régions <strong>de</strong> la Suisse cet abus <strong>de</strong>s eaux-<strong>de</strong>-vieexiste encore et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une action énergique <strong>de</strong> tout le pays pourdétruire ce fléau soli<strong>de</strong>ment implanté.Au début, c'est le spectacle <strong>de</strong> <strong>nos</strong> vergers fleuris. Quelle éclosion !Ravissante, la fillette formant son bouquet gracieusement assise aumilieu du verger tout bariolé <strong>de</strong> corolles roses et blanches. Voicil'automne. <strong>Les</strong> arbres ploient. Quelle production ! Et dire que malgrécela plus <strong>de</strong> 30.000.000 <strong>de</strong> francs sont consacrés chaque année àl’importation <strong>de</strong> fruits <strong>de</strong> table étrangers. C'est que la plus gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong> <strong>nos</strong> arbres fruitiers (en Suisse alleman<strong>de</strong>, bien entendu) sontconsacrés à préparer du travail aux distilleries. Il s'agira <strong>de</strong> les grefferpour les orienter vers l'alimentation <strong>de</strong>s villes et <strong>de</strong> la montagne.<strong>Les</strong> bons rires <strong>de</strong> <strong>nos</strong> jeunes gens en voyant trembler ces« blessons » [poires rustiques, mot vaudois] ! Mais tout à l'heure lescœurs vont se serrer. Nous arrivons à l'histoire émouvante <strong>de</strong>l'effondrement d'une fortune parce que le jeune propriétaire <strong>de</strong> laferme s'est mis à boire la liqueur maudite et à signer <strong>de</strong>scautionnements. La faillite est là. Des amateurs, le sourire aux lèvres,misent le riche butin. Mobilier, belles vaches laitières, tout disparaîtpour payer la <strong>de</strong>tte.Comment refouler les larmes en voyant l’attitu<strong>de</strong> désespérée <strong>de</strong> lapauvre mère vieillie avant le temps, étreindre une <strong>de</strong>rnière fois lesbonnes têtes <strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> la ferme qui eux aussi <strong>de</strong>viennent laproie <strong>de</strong>s profiteurs du malheur <strong>de</strong>s autres. Le moment palpitant estcelui où la vaillante femme, résignée par la force <strong>de</strong>s choses, jette enpartant un long regard sur la <strong>de</strong>meure aimée <strong>de</strong>s aïeux, la fermecossue au milieu <strong>de</strong>s superbes vergers dont la production énorme a étécause <strong>de</strong> son malheur.Et dire que tout cela se passe dans un pays riche entre tous,comme l'attestent les spectacles merveilleux qui défilent. Richesmoissons, industries prospères, soieries, bro<strong>de</strong>ries, et soudain l'image- 125 -
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