Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

22 septembre 1919, a beaucoup de succès. M. Lenta offre des films àépisodes que l’on suit de semaine en semaine comme « La Nouvellemission de Judex ». (Louis Feuillade, France, 1918). Les programmescomportent aussi des films de guerre, des drames américains, unTarzan interprété par Elmo Lincoln et, bien entendu, des filmscomiques que la publicité qualifie souvent de "fou rire". Il n’y amalheureusement pas de document photographique montrant le Jardindu Cinéma Moderne avec son projecteur, les bancs pour le public etl’écran au fond de la place, côté lac. On peut imaginer l’ambiance du lieu,avec tous ces spectateurs qui attendent en babillant le moment magiquequi les fera rêver, rire ou pleurer, avec l’espoir que l’orage ne vienne pastroubler la fête.En 1920, le sort du futur cinéma EDEN n’évolue pas vraiment,comme le confirme un rapport de la Municipalité, car M. Lenta sedistingue par ses petits bricolages imprévus. M. Durand-Kocher informela Municipalité qu'il a prononcé une amende contre M. François Lenta,propriétaire, pour avoir construit, sans autorisation, un pavillon en boiset un hangar dans sa propriété, rue des Jardins. Vu le peu d'importancede ces constructions, la Municipalité renonce à exiger des plans deM. F. Lenta et charge la Section des Travaux de lui délivrer un permisde construction pour régulariser cette affaire 96 .L’histoire de la propriété de M. Lenta, située à la rue duVieux-Marché, est parsemée d’événements désagréables et imprévus.Les difficultés financières de l’entreprenant propriétaire ne sont peutêtrepas étrangères à cette situation. En automne une nouvelleaffectation de la parcelle est proposée par un groupe de citoyens, maiselle ne sera jamais réalisée à cet endroit. M. le Syndic fait part d'unprojet du Comité d'initiative de la Grande Salle, présidé par M. ErnestBonzon, notaire, tendant à acheter l'immeuble de M. François Lenta, àla rue du Vieux-Marché pour y créer ladite Grande Salle. Ce Comitédisposerait du fonds existant et émettrait un certain nombre de partsde Fr. 1000.- jusqu'à concurrence de la somme de Fr. 60000.-nécessaire à la réalisation de ce projet. Dont acte 97 .Pour l’année 1920, la saison au Jardin du Cinéma Moderne débute le12 mai et se termine le 20 septembre. Elle comporte un programmecinématographique intéressant ainsi que différents spectacles sportifs96 ACN BLEU A-77, p. 526, 15 mars 1920.97 ACN BLEU A-78, p. 120, 4 octobre 1920.-72-