Robert Cerruti, Les cinémas de Nyon des origines à nos jours

Le nouveau cinéma s’appellera Eden. M. Lenta y voit déjà laréalisation de ses rêves les plus chers, mais les travaux de constructiontardent à démarrer. Va-t-il abandonner son beau projet, comme lelaisse supposer l'offre qu'il fait à la commune au mois de décembre ?La Section des travaux informe que M. François Lenta lui a offert devendre à la Commune l'emplacement où se trouvait la Maison du Peuple,rue du Vieux Marché. La Municipalité ne juge pas opportun des'intéresser à cette affaire 80 .Les effets de la terrible grippe espagnole ont-elles arrêtél'entreprenant directeur du Moderne ? En effet, dès le 24 juillet,l'activité cinématographique est interrompue par l’épidémie. Unereprise de courte durée intervient le 1 er septembre, mais le fléaureprenant de l'ampleur, toute réunion est interdite dès le28 septembre. A la suite d'un rapport verbal du médecin délégué, lesyndic autorise les deux cinémas de Nyon à reprendre leursreprésentations dès et y compris le samedi 21 décembre, à conditionque l'entrée de la salle de spectacle soit interdite aux gens dont lafamille est affectée par la grippe. Par mesure de précautionsupplémentaire, la salle du Moderne est spécialement désinfectéeavant, pendant et après chaque séance.43. Réouverture et incidence de la grippe 81 .Avant de quitter la difficile année 1918, mentionnons un événementculturel de qualité qui se déroule juste avant la mise en œuvre desmesures imposées par la grippe espagnole. En effet, l'Unioninstrumentale organise deux soirées sur la Promenade des Marronniersles 20 et 21 juillet. Au programme, la projection d’un film80 ACN BLEU A-77, p. 3, 9 décembre 1918.81 C.C., 21-22 décembre 1918.-65-